Prévalence des infections à Clostridium difficile chez les patients hospitalisés avec une diarrhée : résultats d’une étude française prospective multicentrique - 23/04/15
Prevalence of Clostridium difficile infection in hospitalized patients with diarrhea: Results of a French prospective multicenter bi-annual point prevalence study
pour le réseau français EUCLID4
Résumé |
Introduction |
Les infections digestives à Clostridium difficile (CD) représentent la principale cause de diarrhées associées aux soins chez l’adulte. L’objectif de l’étude était de déterminer l’incidence des infections à C. difficile (ICD) en 2012 et d’évaluer l’ampleur du sous-diagnostic en France.
Méthodes |
Soixante-dix établissements de santé (ES) répartis sur l’ensemble du territoire ont participé à une étude de prévalence bi-annuelle. Chaque ES a systématiquement adressé au centre national de référence (CNR) C. difficile, toutes les selles diarrhéiques de patients hospitalisés reçues au laboratoire au cours de 2 journées (un jour en décembre 2012 et un jour en juillet 2013), indépendamment de la prescription médicale de la recherche de CD. L’analyse des selles au CNR a été réalisée par le test Quik Chek Complete® (Alere). Les selles positives en Glutamate déshydrogénase (GDH) ou en toxines ont été cultivées sur milieu sélectif Taurocholate, Cyclosérine, Céfoxitine, Agar (TCCA) et les souches isolées ont été caractérisées par PCR vis-à-vis des toxines A et B. Les résultats obtenus par le CNR ont été confrontés à ceux obtenus par chaque laboratoire participant. Un questionnaire a permis de recueillir les données d’incidence des ICD en 2012 de chaque ES.
Résultats |
L’incidence moyenne des ICD rapportées en 2012 par les ES participants était de 3,6±2,9 pour 10 000 patients-jours ; l’incidence était positivement corrélée à la densité de prescription (nombre de tests réalisés pour 10 000 patients-jours) qui variait largement d’un ES à l’autre (médiane 29 pour 10 000 patients-jours ; IQR 19–50). Lors de l’enquête de prévalence bi-annuelle, 651 selles ont été analysées et 90 se sont révélées positives à CD en culture. La prévalence globale des patients infectés par CD toxinogène était de 9,7 % (63/651) et celle des patients colonisés à CD non toxinogène était de 4,2 % (27/651). Parmi les ICD diagnostiquées par le CNR, 35/63 (55,6 %) ne l’ont pas été par les laboratoires participants, soit par manque de sensibilité des méthodes utilisées (16/63, 25,4 %) soit par manque de suspicion clinique (19/63, 30,2 %).
Conclusion |
L’incidence des ICD en France en 2012 est en augmentation par rapport à 2009 mais reste largement sous-estimée par un défaut de sensibilité des tests utilisés et par un manque de suspicion clinique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Background |
Clostridium difficile infections represent the major cause of healthcare-associated diarrhea. The objective of the study was to determine the incidence of C. difficile infection (CDI) in 2012 and to assess the under-estimation of the disease in France.
Methods |
Seventy healthcare facilities participated in a prospective point prevalence study. Each laboratory was requested to send all the diarrheal stool samples from hospitalized patients during 2 days (one in December 2012 and one in July 2013) to the National Reference Laboratory (NRL) for C. difficile, irrespective of a medical request for C. difficile. At the NRL, stool samples were analyzed using the Quik Chek Complete assay (Alere). Positive samples for glutamate deshydrogenase or toxins were confirmed by the toxigenic culture. Results obtained by the NRL were then compared to those given by each healthcare facility. Incidence of CDI in 2012 was provided by each healthcare facility through a specific questionnaire.
Results |
Mean incidence of CDI reported in 2012 by the HCF was 3.6±2.9 per 10,000 patient-days; the incidence was positively correlated to the density testing (defined by the number of tests per 10,000 patient-days), which varied across the HCF (median 29.0 per 10,000 patient-days, IQR 19–50). During the bi-annual point prevalence survey, 651 stool samples were included and 90 were positive for C. difficile in culture. The overall prevalence of patients infected by a toxigenic C. difficile strain was 9.7% (63/651) and the prevalence of patients colonized by a non-toxigenic strain was 4.2% (27/651). Among the 65 cases of CDI detected by the NRL, 35 (55.6%) were missed by the participating HCF because of a lack of sensitivity of the methods used for the diagnosis (16/63, 25.4%) or because of a lack of clinical suspicion (19/63, 30.2%).
Conclusion |
The incidence of CDI in 2012 has increased in France compared to that of 2009 but is still underestimated because of a lack of clinical suspicion or a lack of sensitivity of methods used for toxin detection.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
☆ | Cette étude a été récompensée par le prix de microbiologie clinique lors du congrès de la réunion interdisciplinaire de chimiothérapie anti-infectieuses (RICAI) en 2013. |
Vol 44 - N° 4P1
P. e75-e83 - avril 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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