Lorsqu'un patient se présente aux urgences, que ce soit pour une urgence vraie ou une urgence ressentie, il se trouve toujours dans une situation d'angoisse. Lorsque ce patient est un enfant, l'anxiété de la famille est majorée. Le soignant, aux urgences pédiatriques, doit être capable d'agir avec discernement en tenant compte à la fois de la clinique du patient et de la composante anxiogène familiale. Lorsque les familles accueillies sont de cultures différentes, s'ajoute à l'émotion du moment la crainte de ne pas être compris en termes de langage mais aussi de ne pas être soigné de façon appropriée à leurs habitudes de vies. L'infirmier aux urgences, en poste d'infirmier organisateur de l'accueil ou dans les salles de consultation, est le plus souvent le premier interlocuteur du patient et de sa famille. En cela, il doit être capable de tout mettre en œuvre pour favoriser, dans les meilleures conditions possibles, la prise en charge, quelle que soit l'origine de la personne soignée. Dans les structures hospitalières se côtoient des personnes de milieux et de cultures différentes. Dans un souhait de soigner autrement, les équipes soignantes sont de plus en plus demandeuses de développer leurs connaissances sur les différentes cultures. Le patient n'a pas seulement un corps souffrant mais associé à cela il a une histoire, une appartenance sociale, des valeurs et des croyances qui déterminent son rapport au corps et à la maladie. La prise en charge dans une approche globale doit se faire à chaque étape du parcours du patient, et en particulier aux urgences, « porte d'entrée » la plus fréquente. S'inscrire dans une approche interculturelle du soin, c'est s'intéresser à l'autre, lui montrer qu'il est pris en compte dans sa globalité. À ce moment-là, une relation de confiance pourra s'établir, plus favorable à une prise en charge de qualité.