L’humour est une forme d’esprit railleuse « qui s’attache à souligner le caractère comique, ridicule, absurde ou insolite de certains aspects de la réalité ». Plusieurs études ont rapporté un déficit dans l’aptitude à comprendre l’humour chez les patients atteints de schizophrénie qui serait en rapport avec un déficit dans la théorie d’esprit (Delay et al., 1954 ; Sarfati et Hardy-Baylé, 1999).

L’objectif principal de notre étude était d’évaluer la capacité de compréhension et d’appréciation de l’humour de patients schizophrènes, comparée à celle des sujets volontaires sains. Les objectifs secondaires étaient étudier les liens entre la symptomatologie psychotique et la capacité à apprécier et à comprendre l’humour.

Une étude pilote compare les sujets schizophrènes à une population témoin appariée en sexe et en âge. Vingt et un patients (16 H et 5 F) âgés de 35,95 (±11) ans présentant une schizophrénie paranoïde (selon le DSM-IV), stabilisés depuis plus de trois mois, ont été comparés à 21 sujets sains, appariés par le sexe (15 H/6 F), l’âge (35,24±9,17) et le niveau socioculturel (p>0,05). Les patients ont été évalués par les échelles Positive and Negative Syndrome Scale (PANSS, Kays et al., 1987), Scale for the Assessment of Positive Symptoms (SAPS, Boyer et al., 1984) ; fNART (déficience intellectuelle, Nelson, 1982), TOM (capacité de prédiction des intentions d’autrui, Sarfati et al., 1997). Les sujets sains ont été évalués cliniquement par une MINI 500 (2005), deux échelles de dépression hétéro- et autoévaluation Hamilton Development of a Rating Scale for Primary Depressive Illness (HDRS) et Beck Depression Inventory (BDI), TOM. L’humour a été évalué pour les deux populations à l’aide d’un support de 54 images inspiré du test de Marjoram (2005) et un support de 6 vidéos, pour l’évaluation de la compréhension et de l’appréciation de l’humour.

1/L’analyse des données de la compréhension de l’humour par le support image montre que seule la compréhension des images Drôles sans TOM est significativement inférieure pour les sujets schizophrènes, par rapport aux témoins sains (p=0,015). Au sein d’un même groupe, seul le groupe des patients comprenait moins bien les images Drôles avec TOM (p=0,021) et sans TOM (p=0,05) que les images Neutres. Aucune différence n’est retrouvée pour la compréhension de l’humour chez les sujets sains entre les trois types d’images. 2/Les données sur l’appréciation de l’humour ne montraient aucune différence significative entre les deux groupes. 3/L’analyse par le support vidéo ne montre aucune différence significative entre les deux groupes pour les trois catégories de vidéos (p>0,05).

Nos résultats mettent en évidence une déficience de la compréhension de l’humour chez les patients schizophrènes comparés aux sujets sains uniquement avec le support image sans TOM. On ne retrouve aucune différence entre les deux populations avec le support vidéo. Ces résultats soulignent l’importance du support et la nécessité de plusieurs approches d’évaluation dans ce type d’étude.

The sarcastic humor is a form of mind “that seeks to highlight the absurd or unusual aspects of reality comic character, ridiculous”. Several studies have reported a deficit in the ability to understand the humor in patients with schizophrenia would be associated with a deficit in theory of mind (Delay et al., 1954; Sarfati and Hardy-Bayle, 1999).

The main objective of our study was to evaluate the ability of understanding and appreciation of humor compared to healthy volunteers schizophrenic patients. Secondary objectives were to study the relationship between psychotic symptoms and the ability to appreciate and understand the humor.

Pilot study comparing schizophrenic patients to a control population matched for sex and age. Twenty-one patients (16 H and 5 F) age of 35.95 (±11) years with paranoid schizophrenia (DSM-IV), stabilized for more than 3months were compared with 21 healthy subjects, matched for sex (15 M/6 F) age (35.24±9.17) and the socio-cultural level (P>.05). Patients were assessed by the Positive and Negative Syndrome Scale (PANSS, Kays et al., 1987), Scale for the Assessment of Positive Symptoms (SAPS, Boyer et al., 1984) fNART (intellectual disabilities, Nelson, 1982), TOM (predictive ability of others intentions, Sarfati et al., 1997). Healthy subjects were clinically evaluated by a MINI 500 (2005), two scales straight depression and self Hamilton Development of a Rating Scale for Primary Depressive Illness (HDRS) and Beck Depression Inventory (BDI), TOM. Humor was evaluated for 2 people with a support 54 pictures inspired test Marjoram (2005) and six support videos for assessing understanding and appreciation of humor.

1/Data analysis of the understanding of humor by the image carrier shows that only understanding Funny images without TOM is significantly lower for patients with schizophrenia, compared to healthy controls (P=0.015). Within the same group, only the group of patients included less well Funny pictures with TOM (P=0.021) and without TOM (P=0.05), the Neutrals images. No difference was found for the understanding of humor in healthy subjects between the three types of images. 2/Data on the appreciation of humor showed no significant difference between the 2 groups. 3/Analysis video support shows no significant difference between the two groups for the three categories of videos (P>.05).

Our results highlight a deficiency in understanding the humor in schizophrenic patients compared to healthy with only the image without TOM carrier subjects. There were no differences between the two populations with the video. These findings underscore the importance of the support and the need for multiple approaches to assessment in this type of study.