P219 Effets des antipsychotiques sur la glycémie à jeun chez les patients atteints de schizophrénie - 05/04/15
Résumé |
Introduction |
Les patients ayant une schizophrénie peuvent présenter des troubles métaboliques liés à des facteurs de risque intrinsèques et extrinsèques. Le rôle des antipsychotiques dans l’induction des troubles de la tolérance glucidique a été rapporté dans la littérature. Nous nous sommes proposés dans ce travail d’étudier la variation de la glycémie à jeun chez les patients atteints de schizophrénie avant et après traitement par les antipsychotiques.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective randomisée, contrôlée, menée auprès de 31 patients naïfs de tout traitement antipsychotique admis pour un premier épisode de schizophrénie et un groupe témoin constitué de 32 sujets sains. Les patients ont été randomisés pour recevoir soit l’halopéridol, soit l’olanzapine soit la rispéridone. Un dosage de la glycémie à jeun (GAJ) a été pratiqué avant et après 4 semaines de traitement antipsychotique.
Résultats |
Avant la mise sous antipsychotiques, la GAJ moyenne était de 4,2±0,78 mmol/L chez les schizophrènes et de 4,27±0,4 mmol/L dans le groupe témoins (p=0,661). Un patient avait une hyperglycémie modérée à jeun (3,2 %) contre deux témoins (6,2 %) sans différence statistiquement significative. Après mise sous traitement, il y a eu une augmentation significative de la glycémie chez nos patients (avant: GAJ=4,2±0,78 mmol/L ; après: GAJ=5,02±0,61 mmol/L ; p < 0,001). De même, la GAJ moyenne des schizophrènes était significativement plus élevée que celle des témoins (respective-ment: 5,02±0,61 mmol/L vs 4,28±0,4 mmol/L ; p < 0,001). L’augmentation des chiffres glycémique après traitement était différente selon la classe de l’antipsychotique. Ainsi, la GAJ a augmenté de 28,7 % sous olanzapine (p=0,001), de 11,9 % sous rispéridone (p=0,154) et de 17,75 % sous halopéridol (p=0,003).
Conclusion |
Selon nos résultats, la mise des patients schizophrènes sous antipsychotiques a entraîné une élévation significative de la glycémie à jeun. Cette élévation était plus importante sous olanzapine et sous halopéridol. De ce fait, tout patient avec schizophrénie nécessite un monitorage métabolique périodique et un choix judicieux de l’antipsychotique chez les patients à risque.
Déclaration d’intérêt |
Les auteurs déclarent ne pas avoir d’intérêt direct ou indirect (financier ou en nature) avec un organisme privé, industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 41 - N° S1
P. A88 - mars 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.