O66 La transplantation d’un microbiote intestinal issu de souris obèses protège contre les altérations métaboliques induites par un régime gras chez des souris non traitées aux antibiotiques - 05/04/15
Résumé |
Rationnel |
La colonisation de souris axéniques avec un microbiote intestinal issu de souris obèses permet de transférer l’obésité et ses complications métaboliques. Ceci a permis de proposer le microbiote comme un facteur étiologique de l’obésité. Par contre, nous avons étudié la capacité du microbiote obèse à induire l’obésité dans un modèle de souris conventionnelles.
Matériels et méthodes |
Le contenu caecal de souris C57Bl/6 génétiquement (ob/ ob) ou nutritionnellement (HFD, High-Fat Diet) obèses a été transplanté chez des souris C57Bl/6 conventionnelles et non traitées aux antibiotiques. Les souris transplantées ont été nourries avec un régime normal (NC, normal chow) pendant 3 semaines, puis avec un régime HFD pendant 6 semaines.
Résultats |
Sous NC, les souris transplantées ont montré une augmentation de la tolérance à l’insuline et une diminution de la néoglucogenèse hépatique comparativement aux souris contrôle non transplantées. De plus, ces améliorations métaboliques ont été retrouvées exacerbées lorsque que les souris transplantées ont été nourries avec un régime HFD. Au niveau hépatique, nous avons observé une diminution de l’activité des enzymes clefs de la néoglucogenèse (Glucose-6-phosphatase et Phosphoenolpyruvate Carboxyki-nase), associées à un changement d’expression des microRNAs impliqués dans la sensibilité à l’insuline. Par ailleurs, nous avons observé une réduction de la masse grasse et de la taille des adipocytes. Au niveau intestinal (iléum) et du tissu adipeux mésentérique, nous avons observé l’augmentation d’expression de l’interféron-γ et la réduction de FoxP3. Les modifications métaboliques ci-dessus reportées se sont accompagnées à des profonds changements du microbiote intestinal.
Conclusion |
Nous montrons pour la première fois un effet bénéfique du microbiote obèse sur l’homéostasie glucidique, chez des souris conventionnelles non traitées aux antibiotiques. Nos résultats proposent une nouvelle vision de la dysbiose du microbiote intestinal. Cela pourrait permettre le développement de stratégies alternatives dans le domaine en forte expansion de la bactériothérapie fécale.
Déclaration d’intérêt |
Les auteurs déclarent ne pas avoir d’intérêt direct ou indirect (financier ou en nature) avec un organisme privé, industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 41 - N° S1
P. A18-A19 - mars 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.