Les dermatoses professionnelles des mains des coiffeurs sont fréquentes. Ces pathologies professionnelles sont connues. Des moyens de prévention simples peuvent être mis en place. Une enquête épidémiologique a été mise en place afin d’évaluer les connaissances des coiffeurs sur ce risque, leurs connaissances des tâches à risque et sur leurs habitudes de prévention.

Une étude observationnelle transversale a été menée sur l’année 2013, sur la population des coiffeurs suivis par un service de médecine du travail d’Île de France. Un questionnaire a été diffusé auprès de chaque coiffeur.

Le taux de réponse est de 14,3 % malgré les multiples relances. L’étude montre que 76 % des coiffeurs identifient leur métier à risque d’abîmer les mains. La majorité n’ont pas de signe de dermatose mais 80 % souffrent parfois de xèrose. Ils identifient les postes de coloriste et de lavage comme à risque. Quatre-vingt quinze pour cent utilisent des gants. Ils se rincent majoritairement les mains après avoir appliqué des produits, mais ne se les sèchent pas, ils passent plus de 50 % du temps avec les mains mouillées. Ils emploient du savon liquide et non des shampoings pour se laver les mains. Ils appliquent régulièrement des crèmes pour les mains.

Les coiffeurs ne mettent pas les gants sur l’ensemble des postes, notamment le poste de lavage où ils ne sont jamais portés (10 %). Probablement car ils utilisent majoritairement des gants sans manchettes, l’eau rentre et leurs utilisations pourraient aussi provoquer un certain inconfort pour la clientèle. Un seul cas présenterait une dermatite de contact au latex, ce qui reflèterait la diminution de la fréquence de l’allergie professionnelle au latex. Les coiffeurs utilisent des crèmes hydratantes pour leur mains probablement par manque de connaissance de l’existence de crème barrière. Le poste de coupe n’est pas identifié à risque sûrement car les trichogranulomes sont peu fréquent et les autres dermatoses sont rares à ce poste.

Le risque de dermatoses professionnelles des mains est connu de la profession ainsi certains principes de prévention mais il est nécessaire de poursuivre les efforts d’information et de formation des coiffeurs car ils sont mal appliqués.