L’association solidarité médicale Normandie-Cameroun (SOMENOCAM) est née en 2009 sous l’impulsion de 2 neurologues d’origine camerounaise qui ont fédéré une équipe médicale et paramédicale. Son objectif initial fut d’offrir à la population camerounaise des consultations gratuites de neurologie. Au cours des 2 premières « missions » (2010 et 2011), plus de 1500 patients ont été examinés. Après les céphalées (55,71 %) et les neuropathies périphériques (21,19 %), l’épilepsie (13,73 %) était le motif le plus fréquent de consultation. Au cours des missions suivantes, nous avons :

– évalué la prévalence de l’épilepsie dans la vallée du Mbam ;

– identifié des patients ayant une épilepsie temporale ;

– évalué la prise en charge des patients souffrant d’AVC ;

– instauré une consultation de mouvements anormaux ;

– organisé un enseignement de neurologie.

Ainsi, dans le Mbam, la prévalence fut évaluée à 6,2 % alors qu’elle est d’environ de 0,5 % dans la population générale, une enquête génétique est envisagée. Chaque année des patients présentant une épilepsie temporale sont retenus pour bénéficier d’une chirurgie à Yaoundé. Trois d’entre eux ont déjà été opérés à ce jour et sont libres de crise. Une aide à la création d’une unité neurovasculaire fut apportée à Yaoundé associée à des actions ciblées sur les procédures, les collaborations et sur les actes de prévention des patients hospitalisés. Des consultations pluridisciplinaires de mouvements anormaux avec injections de toxine botulinique ont été réalisées (crampe de l’écrivain 50 %, dystonie cervicale 25 %, hémiplégie spastique 12,5 % et blépharospasme 6,25 %). Chaque année des enseignements en séance plénière sont proposés.

Les objectifs sont donc multiples et onéreux, réunissent chaque année environ 20 intervenants se déplaçant avec du matériel d’électroencéphalographie, d’électroneuromyographie et de chirurgie.

Les missions sont en partie autofinancées, sinon et surtout par les laboratoires médicaux. Initialement, des dons directs étaient effectués ce qui n’est plus possible. Nous organisons donc des journées de neurologie tropicale qui nous permettent de recueillir les sommes nécessaires.