Neurophysiologie de l’erreur - 13/03/15
Résumé |
Dans les activités quotidiennes, les situations de pression temporelle sont génératrices d’erreurs. De même en laboratoire, les protocoles dits de « temps de réaction de choix », poussent les sujets qui s’y prêtent à l’erreur. Après une erreur, cependant, les sujets répondent moins vite et commentent, en général, moins d’erreur. Ce « ralentissement post-erreur » révèle qu’un système superviseur contrôle la performance et déclenche, après une erreur, des ajustements stratégiques visant à éviter d’en commettre une autre. Ce système superviseur contrôle peut-il aussi contrôler les actions en cours et corriger les erreurs avant même qu’elles ne soient accomplies ?
En enregistrant l’EMG de surface des muscles impliqués dans les réponses, on observe :
– une activité EMG plus faible dans les erreurs que dans les réponses correctes ;
– dans 10 à 20 % des réponses correctes, une petite activité des muscles impliqués dans les réponses à ne pas donner ; ces petites activités musculaires sont interprétées comme des ébauches d’erreur détectées, inhibées et corrigées à temps.
Ainsi, le système superviseur détecte les activations incorrectes et parvient le plus souvent à les inhiber (ébauches d’erreur). En cas d’erreur, la diminution de l’activité musculaire témoigne du fait qu’une d’inhibition a quand même été déclenchée mais qu’elle a échoué. À un niveau plus central, un potentiel évoqué par la réponse (appelé négativité d’erreur [Ne]), dont la source (ou l’une des principales sources) est l’aire motrice supplémentaire, est sensible à la performance : la Ne est très ample dans les erreurs, plus petite dans les ébauches d’erreur et plus petite encore (mais présente cependant) dans les réponses correctes. Cette sensibilité de la Ne à la performance est une autre manifestation de l’existence d’un système superviseur. L’étude de la Ne montre que ce système est fragile : non seulement l’atteinte des structures préfrontales supprime la sensibilité de la Ne à la performance, mais encore, cette sensibilité est diminuée par le vieillissement normal, des doses modérées d’alcool, une nuit sans sommeil ou même simplement la fatigue due à la longueur d’une expérience.
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Vol 171 - N° S1
P. A200 - avril 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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