Évaluation prospective des prescriptions antibiotiques d’un échantillon de médecins généralistes français - 13/03/15
Prospective cross-sectional study of antibiotic prescriptions in a sample of French general practitioners
Résumé |
Objectifs |
L’objectif de notre étude était d’évaluer la qualité des prescriptions antibiotiques d’un échantillon de médecins généralistes-maîtres de stage (MG), quel que soit le motif de la prescription.
Méthodes |
Nous avons mené une évaluation prospective de toutes les antibiothérapies prescrites en octobre 2012 par 21 MG des Alpes-Maritimes (France). Deux spécialistes (MG et infectiologue) ont évalué de manière indépendante la conformité des antibiothérapies par rapport aux recommandations à l’aide d’un algorithme standardisé.
Résultats |
Deux cent trente-deux antibiothérapies ont été évaluées, pour des infections principalement respiratoires basses (30 %), ORL (26 %), urinaires (22 %) ou cutanées (13 %). On notait 40 prescriptions appropriées (17 %), 77 prescriptions inappropriées (33 %, essentiellement dues à un choix de molécule non recommandé [77 %] ou une durée de traitement trop longue [44 %]) et 115 prescriptions inutiles (50 %), dues à des problèmes diagnostiques. Il existait des variations importantes entre médecins. Par ailleurs, 36 % des prescriptions faisaient l’impasse sur un examen paraclinique essentiel : radiographie thoracique dans les pneumonies (80 % manquaient), test de diagnostic rapide streptococcique dans l’angine (23 % manquants) et bandelette urinaire dans les infections urinaires (80 % manquantes). Les fluoroquinolones et macrolides/synergystines représentaient 31 % des prescriptions, et étaient associées à une prévalence inférieure d’antibiothérapies appropriées (7 % et 2 % respectivement, p<0,001). Il existait une co-prescription d’anti-inflammatoires dans 15 % des cas.
Conclusion |
Le mésusage antibiotique était fréquent dans cette étude. L’amélioration de la démarche diagnostique est primordiale. Il est urgent de mettre en place des actions fortes pour améliorer l’utilisation des antibiotiques en médecine générale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Objectives |
The aim of our study was to assess the quality of antibiotic prescriptions in a sample of general practitioners (GPs) receiving junior doctors in training, whatever the motive of the prescription.
Methods |
We performed a prospective observational study of all antibiotics prescribed in October 2012 by 21 GPs working in southeastern France. Two specialists (general medicine and infectious diseases) independently assessed the compliance with recommendations of antibiotic prescriptions using a validated algorithm.
Results |
Two hundred and thirty-two antibiotic courses were prescribed, mainly for low respiratory tract infections (30%), ENT (26%), urinary tract (22%) or skin (13%) infections. Forty prescriptions were considered as appropriate (17%), 77 as inappropriate (33%; mainly due to a non-recommended molecule choice [77%] or a too long treatment duration [44%]) and 115 prescriptions were unnecessary (50%), due to diagnostic issues. There were wide variations between GPs. An essential laboratory or imaging investigation was missing for 36% of prescriptions: chest X-ray for pneumonia (80% were missing), rapid antigen diagnostic test for acute pharyngitis (23% missing) and urine dipstick for urinary tract infections (80% missing). Fluoroquinolones and macrolides/synergistins accounted for 31% of the prescriptions, and were associated with a lower prevalence of appropriate prescriptions (7% and 2% respectively, P<0.001). There was a co-prescription of anti-inflammatory drugs in 15% of the cases.
Conclusion |
The misuse of antibiotics was frequent in this study. Improving the diagnostic workout is of paramount importance. Urgent actions are needed to improve antibiotic use in general practice.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 44 - N° 3
P. e59-e66 - mars 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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