But de l’étude : si les travaux sur les hanches dysplasiques sont bien connus, peu de travaux s’intéressent à l’anatomie des conflits de la hanche. Ces derniers sont à l’origine de syndromes douloureux articulaires, mais également de dégénérescence arthrosique localisée en avant ou en arrière de la tête fémorale sur une déformation dénommée récemment en « pistol grip ». La genèse de ces conflits que nous avions d’emblée évoquée reprenait un mécanisme d’épiphysiolyse méconnue. Par une mesure radiologique simple, nous avons cherché à confirmer notre hypothèse.

Matériel et méthodes : 100 bilans radiologiques de hanche douloureuse de face et de profil ont été étudiés. Les hanches pathologiques avec déformation des contours osseux ont été exclues. Nous avons mesuré les angles habituels d’une coxométrie, mais surtout l’angle cervico-céphalique et les angles de couverture cartilagineuse de la tête fémorale sur l’incidence de profil. Les mesures ont été réalisées de façon semi-automatiques au moyen d’un logiciel spécifique et validé (Imagika^®). Nous avons ensuite corrélé ces mesures à l’existence d’un conflit coxo-fémoral avéré, douloureux ou dégénératif.

Résultats : l’angle cervico-céphalique des hanches sans conflit était de 91 en moyenne. Il était de 104 en moyenne pour les hanches avec conflit. Pour ces dernières, les mesures de la coxométrie étaient normales. Une corrélation est également retrouvée entre l’existence d’un conflit et les angles décrivant la jonction tête-col.

Conclusions : l’existence de corrélation suppose une physiopathologie similaire à un mécanisme d’épiphysiolyse de la hanche, méconnu ou infraclinique, dans la genèse des conflits de l’articulation coxo-fémorale.