Des radiations optiques au « stratum sagittal externe », contribution de la tractographie en IRM TD - 28/02/08
EA Cabanis [1],
MT Iba Zizen [1],
T Huong Nguyen [1],
C Habas [1],
A Abanou [1],
A Istoc [1],
M Yoshida [2],
JL Stievenart [1]
Voir les affiliationsBut de l’étude : mieux comprendre l’anatomie tractale du lobe occipital pour servir la compréhension neuro anatomique de l’IRM fonctionnelle visuelle.
Matériel et méthode : cohorte de patients explorés en routine clinique sur système Signa LX, 1,5 Tesla, General Electric Medical Systems (GEMS) (1998-), avec un recul 1983-2006 de 85 000 examens IRM (4 systèmes successifs) ; l’IRM fonctionnelle est développée à partir de 1995 et l’IRM TD, à partir de 2002 ; 500 patients, anatomiquement normaux ou pathologiques, font l’objet d’acquisitions et de reconstructions IRM TD ; l’IRM de diffusion (D. le Bihan, 1985), à champ moyen (supérieur ou égal 1,5 T) et hypergradients, mesure la diffusion des molécules d’eau (séquences de Stejskal et Tanner, 1982), soit dans un milieu homogène avec une enveloppe sphérique (isotropique), soit dans un milieu hétérogène avec une enveloppe ellipsoïde (anisotropique) ; dans ce dernier cas, la reconstruction statistique des vecteurs résultants reflète la dominance directionnelle de l’anisotropie, en l’occurrence les axones de la substance blanche encéphalique réunis en faisceaux ou tractus ; une concaténation de 7 logiciels reconstruit ces valeurs « tractales » ; les résultats sont comparés à quelques exemples reconstruits à plus haut champ (3 Tesla), d’une part, et, d’autre part, aux ouvrages neuro-anatomiques modernes, la source essentielle s’avérant « Anatomie des centres nerveux » par J. Déjerine et son épouse (1895).
Résultats et discussion : l’exposé montre la représentation tractale des 3 plans de l’espace encéphalique ; l’identification de la tractographie schématique et classique est croisée entre les différents auteurs, nord-américains surtout ; c’est J. Déjerine qui détaille la composition axonale réelle des radiations optiques ; ses schémas de 110 ans, basés sur la coloration histologique des Golgi, His et Ramon y Cajal, comme sur les dégénérescences des faisceaux encéphaliques, sont rappelés ; la comptabilité des 1,2 million de deutoneurones visuels de n. opticus (2,7 mm de diamètre), bien visibles en IRM au sein des méninges optiques, se retrouve dans celle du 3e neurone ; seule, une fine lame millimétrique de substance blanche constitue les véritables radiations optiques, du corps genouillé aux aires V1 et V2 du cortex visuel ; comme le jambon du sandwich, cette lame est interposée entre tapetum en dedans et stratum sagittal externe (SSE), en dehors ; ce stratum sagittal externe, associatif, latéro-ventriculaire externe occipital, est formé de la convergence des faisceaux occipito-frontal supérieur, longitudinal supérieur (arqué), longitudinal inférieur et occipito-temporal ; cette richesse explique 1 l’épaisseur du SSE comparée à celle du faisceau géniculo-cortical et 2 la situation de « carrefour cognitif » que représente le lobe occipital, carrefour justement plaidé dans les concepts neuro-anatomiques les plus modernes ; deux exemples pathologiques renforcent encore ces résultats, également illustrés à 3 Tesla.
Conclusions :
- Malgré le caractère reconnu comme virtuel de la tractographie, on constate la qualité et la fiabilité de sa reconstruction, en référence aux travaux de neuro-anatomie microscopique ;
- Cette connaissance conduit à une finesse sémiologique renouvelée ;
- Le doublement du champ magnétique, à courte échéance, améliorant la résolution et la finesse spatiales de la tractographie conduit à mieux envisager la tractographie fonctionnelle.
© 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 90 - N° 289
P. 88 - juin 2006 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?