Anévrismes des membres inférieurs - 20/02/15
Résumé |
Les anévrismes artériels des membres inférieurs représentent globalement 16 % des anévrismes artériels. Environ 90 % de ces anévrismes sont localisés au niveau des artères poplitées (environ 70 %) et au niveau des artères fémorales communes (environ 20 %). Les 10 % restants siègent au niveau des artères iliaques communes, iliaques internes (hypogastriques), fémorales profondes et fémorales superficielles. Plus exceptionnellement, on peut observer un anévrisme artériel au niveau des artères jambières ou au niveau d’une artère sciatique persistante.
L’épidémiologie de ces affections est mal connue. Pour la plus commune, l’anévrisme poplité (AP), on estime toutefois que la prévalence doit avoisiner 1 % chez l’homme de 65ans (il s’agit d’une affection quasi exclusivement masculine) et qu’elle augmente avec l’âge. L’AP est une artère poplitée dont le diamètre est supérieur à 20mm. Il s’inscrit habituellement dans le contexte d’une artériomégalie (dégénérescence vasculaire généralisée) plutôt que d’une maladie athérothrombotique classique. Il est dès lors souvent associé à d’autres anévrismes : à peu près 1 fois sur 2 à un AP controlatéral et dans près de 60 % des cas à un anévrisme de l’aorte abdominale (AAA). Il se manifeste cliniquement dans environ 2/3 des cas. Les deux présentations habituelles sont une thrombose et/ou des embolisations distales entraînant une ischémie aiguë dans 15 % des cas. La rupture est exceptionnelle de même qu’une thrombose veineuse profonde ou des symptômes neurologiques par compression. L’examen diagnostique de référence est l’échographie-Doppler qui permet de suivre l’évolution (pour un AP asymptomatique) et de déceler d’autres localisations anévrismales éventuelles. Bien qu’il n’y ait pas de consensus clair, il est recommandé de traiter les AP dont le diamètre est supérieur ou égal à 20mm en fonction des éventuelles co-morbidités associées. Le traitement de référence reste la chirurgie ouverte classique mais un traitement endovasculaire peut parfois être envisagé.
L’anévrisme de l’artère fémorale commune est défini par un diamètre de 25 à 30mm ou plus. Il est souvent asymptomatique et de découverte fortuite soit à l’examen clinique soit à l’occasion d’une échographie ou d’un scanner abdomino-pelvien. Le traitement est chirurgical. Les faux anévrismes à ce niveau sont relativement fréquents : ils sont généralement iatrogènes (post-cathétérisme artériel) mais peuvent survenir à long terme (15-20ans) sur les sutures distales d’un carrefour aorto-bifémoral. Les premiers sont souvent traités par injection de thrombine sous contrôle échographique et les seconds sont traités chirurgicalement.
Les anévrismes de l’artère fémorale profonde (AFP) et de l’artère fémorale superficielle (AFS) sont rares. Ils s’inscrivent dans le contexte d’une artériomégalie ou d’une maladie athérothrombotique. Ils sont souvent révélés par une masse pulsatile sensible dans la partie supérieure (AFP) ou inférieure (AFS) de la cuisse. Le traitement est habituellement chirurgical.
Les anévrismes iliaques sont encore plus rares. Les anévrismes de l’artère iliaque commune (AIC) peuvent être isolés ou associés à un AAA. Un AIC se définit par un diamètre de 15 à 24mm et le risque de rupture est majoré au-delà de 35 à 40mm. Le traitement est habituellement chirurgical. Les anévrismes de l’artère iliaque externe et de l’artère hypogastrique sont exceptionnels : des cas de rupture dans la vessie et le rectum ont été décrits ainsi que des cas simulant une compression du nerf sciatique.
D’exceptionnels cas d’anévrismes au niveau des artères jambières ont été rapportés. Il s’agit quasi-exclusivement de faux anévrismes survenus au décours d’un traumatisme ou d’une chirurgie arthroscopique au niveau de la cheville : la localisation était surtout l’artère tibiale antérieure et la pédieuse ; le développement d’anévrismes au niveau de la péronière ou l’une de ses branches, de la tibiale postérieure et de la plantaire médiane a été rapporté. Le traitement est habituellement chirurgical ; compression et embolisation ont fait l’objet de quelques rapports.
Hormis les anévrismes liés à l’artériomégalie et/ou la maladie athérothrombotique et les faux-anévrismes, les anévrismes périphériques peuvent avoir une étiologie plus inhabituelle : anévrisme développé sur une artère sciatique persistante, anévrismes infectieux, anévrismes dans le contexte de malformations artério-veineuses, anévrismes liés à une irritation chronique de la paroi artérielle (syndrome de la poplitée piégée).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mot clé : Anévrisme artériel
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Vol 40 - N° 2
P. 71-72 - mars 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.