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L’ennui au travail et la disposition à l’ennui chez les marins : différence entre officiers et personnels d’exécution - 14/02/15

Boredom at work and boredom proneness among seafarers: The difference between officers and crewmen

Doi : 10.1016/j.admp.2014.09.001 
D. Jégaden a, b, , c , M. Rio c, S. Bianco a, b, D. Lucas a, b, B. Loddé a, d, J.D. Dewitte a, d
a Société française de médecine Maritime, 22, avenue Camille-Desmoulins, CS 93837, 29238 Brest cedex 3, France 
b Santé au travail en Iroise, 26, rue de l’Eau-Blanche, 29200 Brest, France 
c Ifremer, centre de Brest, technopôle Brest-Iroise, BP 70, 29280 Plouzané, France 
d Faculté de médecine, université de Bretagne Occidentale, 22, avenue Camille-Desmoulins, CS 93837, 29238 Brest cedex 3, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

L’ennui au travail et ses conséquences sont très peu étudiés en France. Des situations professionnelles sont néanmoins propices au développement de l’ennui, du fait de leur monotonie. C’est le cas, en particulier, des marins de la marine marchande, dont le risque est augmenté par le fait qu’ils vivent à bord dans un huis clos. Dans ce contexte, l’intérêt que nous exprimons est de savoir s’il est possible de détecter les sujets susceptibles de présenter une prédisposition à l’ennui afin de les prendre en charge.

Méthode

Nous avons fait passer la version française validée du questionnaire Boredom Proneness Scale (BPS) de Farmer et Sundberg à des marins français, officiers et hommes d’équipage et à des témoins sédentaires de la même compagnie. Parallèlement, un test Hospital Anxiety and Depression (HAD) de Zigmond et Snaith.

Résultats

Le travail a concerné 79 marins (40 officiers et 39 hommes d’équipage) et 39 témoins. Les résultats des scores du BPS sont équivalents entre les marins et les témoins (9,2±5), mais montrent une tendance (non significative) à une situation moins délétère chez les officiers que chez les hommes d’équipage (personnel d’exécution) : 8,4±5 pour les officiers et 10,2±4 pour les hommes d’équipage. Ces résultats sont très fortement corrélés à ceux de la dépression chez les officiers (r=0,85), alors qu’ils ne le sont pas pour les hommes d’équipage (r=0,54).

Conclusion

Le test BPS paraît être influencé par les conditions de travail des différentes catégories de personnels. Ceci est clairement montré pour les hommes d’équipage qui présentent des conditions de travail monotones susceptibles de perturber le BPS dans le sens d’une disposition à l’ennui plus grande que chez les officiers. En revanche, les résultats des officiers confirment une forte relation avec l’état de dépression. Dans tous les cas, un mauvais score au BPS implique une dégradation des conditions de vie et de travail (fatigue, nervosité, inoccupation, solitude, pessimisme et désespoir), terrain propice à l’apparition d’addictions dont on connaît l’importance dans le milieu maritime. L’étude de la disposition à l’ennui apparaît comme un outil intéressant dans la détermination de l’aptitude à l’embarquement et dans la prise en compte de l’amélioration des conditions de vie et de travail à bord des navires actuels.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Introduction

Boredom at work and its consequences are little studied in France. However some professional situations are conducive to developing boredom because of their monotony. It is the case in particular for the seamen of the Merchant Navy, for whom the risk is increased by the fact they are living aboard ships in a confined space. In this context, the point we are making is whether it is possible to detect which subjects are prone to boredom in order to offer appropriate counselling.

Method

French seamen, both officers and crew members, as well as a control group of sedentary staff from the same company, were invited to answer the approved French version of the Boredom Proneness Scale (BPS) questionnaire, developed by Farmer and Sundberg, and, in parallel, to take the Hospital Anxiety and Depression (HADS) test by Zigmond and Snaith.

Results

Seventy-nine seamen (40 officers and 39 crew members) and a control group of 39 staff members were involved in the survey. The BPS scores provide equivalent results for both seamen and the control group (9.2±5) but show a non-significant tendency between officers and crew members (operational staff): 8.4±5 for officers and 10.2±4 for crew members. These results are very strongly correlated to the depression scores for officers (r=0.85), whereas they are not for crew members (r=0.54).

Conclusion

The BPS test seems to be influenced by the working conditions of the different staff categories. This appears clearly in the crew members’ group: they suffer monotonous working conditions, which are suspected to affect the BPS in the sense that they will appear to be more prone to boredom than officers. By contrast, the officers’ group results confirm a strong correlation with a depressed state. In every case, a low score on the BPS involves a degradation of living and working conditions (fatigue, nervousness, idleness, loneliness, pessimism and despair), all of which are conducive to developing addictive behaviours, the importance of which is known amongst maritime professionals. The study of boredom proneness appears to be an interesting tool in determining whether crew members are fit for embarkation, and could be taken into account in the improvement of living and working standards on existing ships.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Ennui au travail, Marins, Anxiété, Dépression, Aptitude

Keywords : Boredom at work, Seafarers, Anxiety, Depression, Fitness


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Vol 76 - N° 1

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