Imagerie motrice en rééducation gériatrique - 17/01/15
Résumé |
Introduction |
La rééducation gériatrique s’adresse à des patients âgés fragiles sur le plan posturo-moteur. L’imagerie motrice (IM) est une technique de physiothérapie intéressante [1 ] notamment en rééducation neurologique [2 ] [3 ] ou musculo-squelettique [4 ]. Son utilisation en rééducation gériatrique est encore peu développée. Le protocole expérimental suivant vise à tester l’efficacité de l’IM pour l’amélioration de la commande motrice du membre supérieur, essentielle dans le maintien de l’indépendance fonctionnelle des personnes âgées.
Méthode |
Seize personnes âgées (m=86,3ans±5,9) ont participé, divisées en 2 groupes de 8 (groupe témoin : GT et groupe entraîné GE). La tâche de préhension consistait à prendre avec la main dominante un verre rempli à moitié d’eau, le porter à la bouche puis le reposer sur son support. Un test clinique de préhension (Nine Holes Peg Test), non entraîné en imagerie, était effectué. L’organisation du protocole est représentée en Annexe A.
Résultats |
Tâche de préhension. Après vérification de ses conditions d’application, nous avons effectué une Anova à deux facteurs : un facteur groupe (GT et GE) et un facteur séance (pré-, post- et post-24). La durée moyenne du mouvement est de 4,31±0,40 s en pré-test ; 3,54±0,29 s et 3,40±0,24 s en post-test immédiat et à 24h pour le GE. L’Anova montre une interaction groupe×séance (p<0,0001). L’analyse Post hoc (test de Scheffé) met en évidence que la durée du mouvement est diminuée significativement entre pré-test et post-test immédiat (p<0,0001) et entre pré-test et post-test 24h (p<0,0001) pour le GE.
Test clinique. La durée moyenne lors du post-test et post-test 24h (26,47±6,27 s et 25,10±4,56 s) est inférieure à celle du pré-test (28,19±6,26 s) pour le GE. L’Anova montre une interaction groupe×séance (p<0,001). L’analyse Post hoc met en évidence que la durée du mouvement est diminuée significativement entre pré-test et post-test 24h (p=0,01) pour le GE. Ces résultats sont reportés en Annexe A.
Discussion et conclusions |
Ces résultats démontrent l’efficacité de l’imagerie motrice pour l’amélioration de la performance motrice spécifiquement travaillée lors de l’entraînement. La similarité des substrats neurophysiologiques activés pendant l’exécution ou l’imagination d’une action est probablement à l’origine de cette efficacité [5 ]. Des résultats positifs de l’IM chez le sujet âgé sain, montrant notamment une amélioration de l’équilibre ont déjà été publié [6 , 7 , 8 ]. Notre travail souligne pour la première fois un effet positif de l’IM sur le contrôle moteur du membre supérieur de patients âgés fragiles. Il semble intéressant de noter l’amélioration significative de la performance au test clinique. Ce résultat montre que l’entraînement par IM autorise la mise en place d’un transfert d’apprentissage de la tâche entraîné vers d’autres tâches motrices chez la personne âgée, transfert déjà mis en évidence chez des sujets jeunes et sains par Gentili en 2006 [9 ]. Tous ces résultats sont à nuancer des limites présentes : l’effectif assez réduit a entraîné un léger biais de sélection, avec une différence de performance motrice entre les deux groupes (non significative). Il est important de préciser que l’imagerie a été testée avec des personnes âgées ne présentant pas de désordre cognitif.
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Vol 15 - N° 158
P. 20 - février 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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