O65: Influence de la présence d’un SAHOS et de son appareillage sur l’évolution pondérale après chirurgie bariatrique de patients obèses sévères - 24/12/14
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La chirurgie bariatrique représente actuellement le traitement le plus efficace de l’obésité sévère. La perte de poids importante généralement induite s’accompagne d’une nette amélioration des comorbidités présentes, notamment des comorbidités métaboliques ainsi que du syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAHOS) lorsqu’il existe. Peu d’études ont tenté d’analyser si la présence et la prise en charge du SAHOS influait sur l’évolution pondérale post opératoire de patients obèses sévères opérés, but de la présente étude.
Matériel et méthodes |
Elle regroupe 190 patients obèses sévères consécutifs (IMC op : 46,7±7,2kg/m2), 64 hommes et 126 femmes, d’âge moyen 43,3±11,3 ans ayant tous bénéficié d’une chirurgie bariatrique (by-pass gastrique (n=162) ou sleeve gastrectomie (n=28)) et d’un enregistrement polygraphique du sommeil pré-opératoire dans le but de dépister un éventuel SAHOS. L’évolution des paramètres pondéraux (poids, IMC, perte de l’excès de poids (EWL)) a été suivie du 3e mois jusqu’à 3 ans en post opératoire. L’ANOVA a été utilisée pour la comparaison des moyennes des variables quantitatives et le test du χ2 pour celle des distributions des variables qualitatives. Des corrélations ont été réalisées entre l’index Apnées-Hypopnées (IAH) pré-opératoire et les paramètres pondéraux post-opératoires. Une régression logistique uni et multi-variée a été utilisée pour évaluer l’influence de l’appareillage du SAHOS sur l’évolution des paramètres pondéraux post-opératoires.
Résultats et Analyse statistique |
Dans notre population, 114 patients (60 %) présentaient un SAHOS dont 48 (60 %) ont été appareillés. Les patients SAHOS+ étaient plus fréquemment des hommes (48,2 vs 11,8 % ; P<0,001) et affichaient un profil métabolique plus délétère comparé aux patients indemnes : HTA (57,0 vs 31,6 % ; P<0,001), diabète de type 2 (36,0 vs 15,8 %, p=0,002), dyslipidémie (33,3 vs 17,1 %, p=0,010) et stéatose hépatique (86,4 vs 71,6 %, p=0,012). L’évolution pondérale post opératoire des patients SAHOS+ était également plus défavorable dès le 6e mois, avec des IMC plus élevés et des EWL plus faibles proportionnellement à la sévérité de l’IAH préopératoire, pour atteindre la signifi-cativité statistique (ANOVA) à partir de la deuxième année post opératoire. Cette évolution pondérale défavorable était confirmée par les corrélations positives retrouvées entre l’IAH préopératoire et l’IMC à 2 ans (r=0,240 ; P<0,05) ou à 3 ans (r=0,477 ; p=0,001) et les corrélations négatives objectivées avec l’EWL à 2 ans (r=−0,280 ; p=0,005) ou à 3 ans (r=−0,381 ; p=0,01). L’appareillage du SAHOS, même après ajustement sur l’IAH préopératoire, ne semblait pas atténuer cette mauvaise évolution pondérale et semblait même l’aggraver (EWL 1 an : OR=0,966 ; IC 95 % [0,940–0,994] ; p=0,016).
Conclusion |
En conclusion, la présence d’un SAHOS chez des patients obèses sévères s’accompagne d’un profil métabolique plus délétère, d’une évolution pondérale post chirurgie bariatrique plus défavorable, non améliorée par son appareillage, les mécanismes physiopathologiques impliqués demeurant encore mal connus. Ces données rétrospectives préliminaires méritent d’être confirmées de manière prospective.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 28 - N° S1
P. S64 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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