La malnutrition a été responsable de 60 p. cent des décès annuels d’enfants de moins de cinq ans. Dans les pays en voie de développement, y compris en Algérie, les principales victimes de malnutrition sont les enfants. Il est fréquent que la malnutrition chez l’enfant soit liée à des pratiques d’alimentation du nourrisson inappropriées. Les objectifs de notre sont l’évaluation de l’état nutritionnel des enfants âgés de 0 à 24 mois, et donner un aperçu sur les pratiques de l’allaitement et d’identifier les problèmes nutritionnels, à travers les données anthropométriques et quelques indicateurs socio-économiques.

L’étude porte sur 682 nourrissons (337 garçons et 345 filles) âgés de 0 à 24 mois fréquentant les centres de Protection Maternelle et Infantile en 2011/2012. Les mesures anthropométriques ont été effectuées par un personnel qualifié. Les normes de l’OMS 2006 sont utilisées pour définir la malnutrition.

Selon l’indice P/T, l’émaciation touche 6,9 % des enfants (2,5 % sous forme sévère), 9,4 % ont un surpoids modéré (+ 2ET) et 2,2 % un surpoids sévère (+3ET). La malnutrition est plus élevée lorsque le niveau d’instruction des mères est bas. La fréquence d’allaitement maternel exclusif à la naissance est de 63,8 %. L’allaitement actuel concerne 60 % des enfants. Un pourcentage de 22,5 % des enfants de 0–5 mois ne sont pas allaités. L’allaitement maternel est plus fréquent chez les mères ayant un niveau d’instruction bas. La fréquence de la malnutrition semble plus importante chez les enfants allaités moins de 6 mois. L’introduction précoce d’aliments est pratiquée le plus souvent par les mères de bas niveau d’instruction.

Les pratiques de l’allaitement maternel, l’introduction et le sevrage précoce semblent être incriminés dans la malnutrition. Il est primordial de renforcer la formation des professionnels de santé (PMI) afin qu’ils puissent répondre aux interrogations et difficultés rencontrées par les mères en leurs apprenant l’hygiène alimentaire et les pratiques saines de l’alimentation des enfants.