P245: Analyse du statut en vitamine D et de l’état nutritionnel de patients épileptiques français pharmaco résistants et non pharmaco résistants - 24/12/14
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
500 000 personnes en France sont épileptiques et 20–30 % des patients sont pharmaco-résistants (PR). Cependant, les principales données d’état nutritionnel sont africaines et dénombrent 20 à 25 % de dénutrition. Les traitements de l’épilepsie, en particulier les inducteurs enzymatiques peuvent réduire la concentration sérique en vitamine D (VD), ce qui peut de manière paradoxale favoriser les crises. On sait de plus qu’il existe des récepteurs à la VD au niveau cérébral, dont le rôle est mal connu. Les objectifs de l’étude étaient de décrire le statut en VD et de rechercher les liens entre ce statut, l’état nutritionnel et le statut PR ou non PR de patients français adultes non supplémentés en VD.
Matériel et méthodes |
Des patients épileptiques volontaires et informés étaient repérés comme PR ou non, bénéficiaient d’un bilan nutritionnel (IMC [état nutritionnel défini par les recommandations HAS], masse grasse et masse maigre par la méthode des plis cutanés et par impédancemétrie corporelle totale) d’un dosage de la VD sérique (statut correct : > = 30ng/mL, déficience : 10–30ng/mL, déficience sévère : < 10ng/mL). Des analyses multivariées étaient réalisées entre d’un côté état de déficience sévère et de l’autre l’état nutritionnel, le statut PR ou non PR, le nombre de traitements antié-pilep tiques.
Résultats et Analyse statistique |
La population étudiée incluait 63 patients (34 PR et 29 non PR), avec un sexe ratio H/F à 0,97, un âge à 46,4 +/−15,7 ans (moyenne +/−SD), un IMC à 25,8 +/−4,8, une concentration en VD à 19,5 +/−10,1ng/mL. 4,8 % des patients étaient dénutris, 19,1 % étaient obèses (obésité de la population adulte française non épileptique : 15 %), 65,1 % étaient déficients en VD et 20,6 % sévèrement déficients (total 85,7 % versus 80 % en population non épileptique). 58,7 % des patients avaient une polythérapie anti-épileptique. La présence d’une déficience sévère en VD, ajustée sur l’âge, le sexe, l’état nutritionnel, le statut PR ou non PR, n’était liée positivement qu’au nombre de médicaments (OR : 2,38 [1,23–4,60], p=0,001).
Conclusion |
Les patients épileptiques français ont un statut en VD plus mauvais que la population générale, en particulier concernant les déficiences sévères. Ceci peut jouer sur leur état osseux, mais également sur leur excitabilité neuronale. Ils sont plus souvent obèses que la population générale. Les carences sévères sont positivement liées au nombre de traitements anti-épileptiques, ce qui peut être expliqué par les interférences entre certains de ces médicaments et le métabolisme de la VD. Le statut en VD des épileptiques devrait être exploré de manière systématique, afin de corriger si besoins les carences.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 28 - N° S1
P. S197 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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