P241: Association prospective entre vitamine D (statut plasmatique et polymorphismes génétiques) et risque de cancer du sein : modulation par le statut pondéral et la consommation d’alcool - 24/12/14
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Des études expérimentales suggèrent que la vitamine D aurait des propriétés antiprolifératives, pro-apoptotiques, de régulation de la croissance cellulaire et de réduction de la concentration d’estrogènes circulants dans les tissus mammaires. Toutefois, les études épidémiologiques disponibles restent mitigées vis-à-vis d’une potentielle association entre la concentration en 25-hydroxyvitamin D (principale forme circulante de la vitamine D et indicateur du statut en vitamine D), les polymorphismes de gènes impliqués dans le métabolisme de la vitamine D et le risque de cancer du sein.
Dans ce contexte, nous avons étudié les associations entre la concentration plasmatique en 25OHD, les polymorphismes des gènes du récepteur de la vitamine D (VDR : BsmI et FokI) et de la vitamin D binding protein (GC : rs4588 et rs7041), et le risque de cancer du sein.
Matériel et méthodes |
Ces analyses portent sur une étude cas-témoin nichée (233 cas de cancers du sein et 466 témoins) dans la cohorte SU.VI.MAX. La concentration plasmatique en 25OHD totale a été déterminée par la méthode Roche Cobas® d’electroche-moluminescence, et les polymorphismes génétiques ont été déterminés par un essai TaqMan. Les associations ont été étudiées grâce à des modèles de régression logistique conditionnelle.
Résultats et Analyse statistique |
L’indice de masse corporelle (IMC) et la consommation d’alcool ont été identifiés comme modulateurs de l’association entre concentration plasmatique en 25OHD et risque de cancer du sein (P-interaction = 0,002 and 0,03 respectivement). En effet, bien qu’aucune association n’ait été observée au global, l’absence de carence en vitamine D (25OHD = 10ng/ml) était associée à une diminution de risque de cancer du sein chez les femmes de plus faible IMC (OR=0,38 (95%CI=0,20, 0,74), P=0,004) et chez les femmes consommant le plus d’alcool (OR=0,50 (0,26, 0,95), P=0,03), et à une augmentation de risque de cancer du sein chez les femmes de plus fort IMC (OR=2,22(1,12, 4,40), P=0,02). Le génotype TT (mutant) du polymorphisme GC rs4588 était quant à lui associé à une augmentation de risque de cancer du sein (ORTTT vs. GT+GG = 1,78(1,06, 2,99), P=0,03). Les autres génotypes étudiés n’étaient pas associés au risque au global mais certaines interactions ont été observées avec l’alcool et l’IMC.
Conclusion |
Une modulation de l’association entre vitamine D et risque de cancer du sein a été observée dans notre étude prospective avec le statut pondéral et la consommation d’alcool. Ces observations, pouvant avoir des implications importantes en prévention primaire des cancers du sein, sont cohérentes avec les rares études épidémiologiques ayant précédemment testé ces aspects, et sont plausibles d’un point de vue biologique. De plus amples recherches sont néanmoins nécessaires pour confirmer ces résultats.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 28 - N° S1
P. S195 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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