P195: Étude prospective des troubles de la déglutition au stade précoce de la maladie de Parkinson - 24/12/14
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Si la présence de troubles de la déglutition est largement décrite aux stades évolués de la maladie de Parkinson, leur analyse au stade précoce reste peu documentée. L’objectif de cette étude était donc d’étudier prospectivement la prévalence des troubles de la déglutition à ce stade précoce de la maladie de Parkinson, ainsi que leurs caractéristiques et leur évolution à deux ans.
Matériel et méthodes |
Soixante-deux patients atteints d’une maladie de parkinson évoluant depuis moins de 5 ans ont été inclus de Février 2011 à Juillet 2014 par le service de neurologie de notre établissement. Une radiocinématographie de la déglutition en incidences face et profil, examen de référence dans le domaine, était réalisée initialement puis à 2 ans. Les prévalences sont présentées selon le modèle % [IC 95 %]. Seules les données comparatives des 31 sujets ayant d’ores et déjà bénéficié des 2 examens successifs sont présentées, les tests ayant été réalisés par test T pour échantillons appariés.
Résultats et Analyse statistique |
Parmi les 62 sujets dont le rapport hommes/femmes était de 39/23, aucun ne signalait de trouble de la déglutition quel qu’il soit, que ce soit lors de l’évaluation initiale ou à 2 ans. Lors de la première radiocinématographie, le temps précoce de la déglutition était anormal dans 23 % [12–33] des cas, par mouvements linguaux multiples et/ou résidus dans la cavité buccale pour respectivement 15 % [5–24] et 13 % [4–21] des sujets. Le temps oral était quant à lui pathologique dans 69 % [58–81] des cas, par déglutition au coup par coup, non contrôle du bolus et/ou présence de résidus dans les vallécules pour respectivement 50 % [37–63], 40 % [28–53] et 55 % [42–68] des sujets. Enfin, le temps pharyngé était anormal dans 24 % [13–35] des cas, par élévation retardé du larynx, présence de résidus dans les sinus pyriformes et/ ou aspiration pour respectivement 13 % [4–21], 24 % [13–35] et 5 % [0–10] des sujets.
31 sujets ayant bénéficié des 2 examensTrouble du temps précoceDont mouvements linguaux multiplesDont résidus dans la cavité buccaleTrouble du temps oralTrouble du temps pharyngé1er examen17 %7 %10 %87 %33 %2nd examen40 %30 %27 %84 %30 %pP < 0,01P < 0,01P < 0,03NSNS
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L’évolution à 2 ans était marquée par une nette aggravation des troubles de la déglutition au temps précoce, tant concernant les mouvements linguaux multiples que la présence de résidus dans la cavité buccale. Les autres temps de la déglutition n’étaient pas concernés par cette aggravation.
Conclusion |
Ces résultats mettant en évidence une forte prévalence des troubles de la déglutition au stade précoce de la maladie de Parkinson doivent être confortés par des études de plus grande ampleur, ainsi que par l’interprétation croisée des radiocinémato-graphies, nécessaire pour cet examen qui reste opérateur-dépendant. Cette étude incite à proposer un dépistage anticipé des troubles de la déglutition par un examen objectif, avant même l’apparition d’une plainte somatique. Les conseils diététiques et la rééducation orthophonique (textures, postures et manœuvres de déglutition), précoces et guidés par l’imagerie, n’en seront que plus efficaces.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 28 - N° S1
P. S170 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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