Correction de la déformation en col de cygne des doigts par l’intervention de Tonkin : étude d’une série de 41 cas - 05/12/14
Résumé |
Introduction |
Parmi les interventions décrites pour la correction de la déformation en col de cygne les interventions de Zancolli et de Tonkin ont une place à part car il s’agit de transferts tendineux sollicitant une partie de l’appareil extenseur. Les modifications que Tonkin a apportées à l’intervention de Zancolli étaient initialement destinées aux cas de polyarthrite rhumatoïde. Notre objectif a été d’évaluer cette intervention dans 2 unités de chirurgie de la main qui ont adopté cette technique sans concertation et de façon univoque dans diverses étiologies de col de cygne.
Matériels et méthodes |
De 2000 à 2013, 41 doigts en col de cygne (17 mains, 3 interventions bilatérales) ont été opérés chez 14 patients, avec des pathologies diverses : polyarthrite rhumatoïde (33), insuffisance de fléchisseur superficiel (3), spasticité (2), séquelles traumatiques (2), hyperlaxité. La procédure chirurgicale décrite par Tonkin comprend la translocation palmaire d’une bandelette latérale de l’appareil extenseur maintenue en avant par une ténodèse entre le bord latéral de la plaque palmaire et la bandelette homolatérale du fléchisseur commun superficiel. La technique opératoire a été strictement identique dans les deux centres avec une immobilisation de trois à quatre semaines suivie de rééducation. La bandelette radiale a été transférée dans 35 cas et la bandelette ulnaire dans 6 cas. Notre série a analysé les résultats objectifs : mobilités actives, incidence de ce transfert sur le coup de vent cubital pour les patients atteints de polyarthrite ou de spasticité, rançon cicatricielle, ouverture et enroulement global. Les résultats fonctionnels ont été appréciés par l’évaluation des douleurs résiduelles, le questionnaire d’auto-évaluation Quick Dash et l’appréciation globale subjective de l’intervention.
Résultats |
Les 14 patients ont été revus avec un recul moyen de 8ans. L’âge moyen au moment de la prise en charge était de 51ans. Tous les patients ont retrouvé un enroulement fluide des doigts au prix d’un flessum interphalangien proximal dans 80 % des cas. La flexion active moyenne de l’IPP était de 86° (40–90). Le flessum moyen était de 15,4° (0°–40°). Il n’y a eu aucune reprise chirurgicale. L’EVA moyenne était de 1/10 (0–8). Le Quick Dash moyen était de 44,6/100. L’intervention était notée par les patients en moyenne à 7,5/10 (4–10).
Discussion |
La correction des déformations des doigts en col de cygne par l’intervention de Tonkin a été efficace et stable dans le temps quel que soit le mécanisme à l’origine de la déformation. Il s’agit d’un geste peu invasif, ne nécessitant pas de prélèvement tendineux à distance, permettant une rééducation rapide sans protection prolongée de l’articulation opérée. La déformation en col de cygne qui entrave considérablement la préhension globale surtout en cas d’atteinte poly-digitale est très efficacement corrigée avec des résultats constants. L’excès de correction n’a pas été péjoratif pour le résultat fonctionnel global. Le niveau de satisfaction des patients reflète le gain fonctionnel apporté par le rétablissement d’un enroulement harmonieux des chaînes digitales.
Conclusion |
Dans la mesure où la déformation reste réductible, quels que soient l’ancienneté et l’étiologie de la déformation, l’intervention de Tonkin est une procédure chirurgicale simple et fiable de correction d’une déformation très pénalisante pour la fonction globale de la main.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Col de cygne, Tonkin, Ténodèse
Plan
Vol 33 - N° 6
P. 451 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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