La reconstruction post-traumatique du pouce chez l’enfant, demeure un challenge pour les chirurgiens qui les prennent en charge. Une reconstruction fonctionnelle et esthétique de bonne qualité implique la minimisation des séquelles du site donneur mais également la préservation du potentiel de croissance chez l’enfant.

Un enfant de 5ans était victime d’un traumatisme complexe avec amputation du pouce droit par avulsion. Cinq jours après échec de réimplantation initiale, une prise en charge a été réalisée. L’examen clinique retrouvait une amputation, au niveau de la base de P1, avec une perte de substance cutané, de l’articulation trapézo-métacarpienne jusqu’à la première commissure. Dans l’optique de conserver une longueur suffisante du pouce, le moignon d’amputation a été couvert par un lambeau cerf volant de Foucher, associé à une greffe de peau totale couvrant la perte de substance de la première commissure. Un transfert composite, sur mesure du gros orteil a été réalisé à 3 mois du traumatisme initial. À l’âge de 13ans, l’enfant présentait une ouverture insuffisante de la première commissure liée à la rétraction progressive de la greffe cutanée. Le lambeau de Foucher initial du premier rayon a été remobilisé pour être transposé à la première commissure afin d’améliorer son ouverture évitant ainsi d’avoir recours a un lambeau de la face postérieure de l’avant bras.

L’enfant droitier, présente une bonne mobilité active de l’articulation trapézo-métacarpienne ainsi que de la métacarpo-phalangienne. Il existe une pince pollicidigitale stable et forte. L’ouverture de la première commissure est satisfaisante avec un lambeau de Foucher parfaitement viable.

L’utilisation d’un transfert composite de premier orteil associée la mobilisation secondaire du lambeau de Foucher nous a permis d’obtenir un rayon mobile, stable, et indolore avec une première commissure large tout en minimisant les séquelles des sites donneurs.