Les entorses du poignet non traitées peuvent laisser l’articulation dégénérer en quelques années, ce qui entraîne souvent une atteinte irréversible de type SLAC lésion et un handicap fonctionnel qui peut être sévère. Le diagnostic précoce de ces lésions est donc nécessaire. L’arthroscopie est proposée par certains auteurs comme examen de référence, permettant de palper la tension des différents ligaments capsulaires extrinsèques du carpe, en plus des classiques ligaments intrinsèques scapho-lunaire et luno-triquetral. La palpation des ligaments extrinsèques a été décrite et semble réalisable après un apprentissage raisonnable. Toutefois, aucune étude n’a été publiée permettant de confirmer de visu, par abord anatomique extra-capsulaire, ce à quoi correspondent les différents ligaments palpés arthroscopiquement. Les auteurs ont utilisé trois poignets cadavériques frais, préparés par ablation du tégument et des parties molles péri-articulaires, pour comparer le testing arthroscopique des ligaments du carpe avec l’examen visuel direct des ligaments capsulaires, et suivre de l’extérieur le déplacement et le travail du crochet palpateur. L’ensemble a été filmé, et l’association des vues arthroscopiques, des vues dorsales montrant les voies d’abord, et des vues palmaires montrant le crochet par transparence, permet d’avoir une idée précise de ce qui est palpé en arthroscopie. Le testing arthroscopique permet bien de palper les ligaments radio-scapho-capitatum en radio- et médio-carpien, radio-lunaires longs et courts, ulno-lunaires et ulno-triquetral, radio-carpien dorsal en radio-carpien, et scapho-trapézien, triquetro-capitatum et intercarpien dorsal en médio-carpien. L’arthroscopie semble donc répondre à la demande diagnostique, et le testing arthroscopique paraît bien être un examen de choix pour confirmer l’état lésionnel du poignet en décrivant au mieux le stade et le spectre global des lésions ligamentaires.