Corticothérapie systémique : facteurs de risque des effets indésirables rapportés et perception du traitement. Enquête transversale en ligne de 820 patients - 02/12/14
Résumé |
Introduction |
Malgré l’émergence de nouveaux traitements, les corticoïdes restent très prescrits [1]. Néanmoins, les preuves scientifiques notamment pour ce qui concernent les effets indésirables sont étonnamment peu nombreuses. Or, ces nombreux effets indésirables sont responsables d’une méfiance à l’égard de ces médicaments et d’une baisse de l’adhérence au traitement [2, 3]. L’étude des facteurs de risque d’effets indésirables et du ressenti (sentiment d’efficacité ou de dangerosité) vis-à-vis de la corticothérapie pourrait nous aider à adapter l’éducation thérapeutique et ainsi améliorer l’adhérence.
Matériels et méthodes |
Entre février et juillet 2013, nous avons réalisé une enquête en ligne sur le site www.cortisone-info.fr/. Outre leurs données démographiques (âge, sexe, etc…) et les modalités de leur traitement (molécule prescrite, indication, durée du traitement, etc…), nous avons recueillies auprès des patients les effets indésirables induits selon eux par la corticothérapie et leur ressenti sur l’efficacité et la sécurité du traitement. Les données ont ensuite été analysées au moyen de modèles de régression logistique.
Résultats |
Sur les 1004 réponses reçues, 820 questionnaires ont été analysés (74,3 % de femmes ; âge médian 49ans [34–62], dosage médian d’équivalent prednisone 20mg/jour [10–48]). Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés étaient l’insomnie (n=477, 58,2 %), les troubles de l’humeur (n=411, 50,1 %), l’hyperphagie (n=402, 49,0 %) et la lipodystrophie (n=387, 47,2 %). Le risque d’hirsutisme (OR : 0,7 [0,6–0,8]), de troubles de l’humeur (OR : 0,8 [0,7–0,9]), de prise de poids (OR : 0,8 [0,7–0,9]), de lipodystrophie (OR : 0,8 [0,7–0,9]) et d’hyperphagie (OR : 0,8 [0,7–0,9]) diminuent avec l’âge. Les femmes rapportent davantage de lipodystrophie (OR : 2,5 [1,7–3,7]), d’hirsutisme (OR : 2,5 [1,6–4,1]), de prise de poids (OR : 1,6 [1,1–2,4]), d’hématomes spontanés (OR : 2,2 [1,5–3,4]) et de douleurs épigastriques (OR : 1,7 [1,1–2,6]) que les hommes. Seuls les risques de troubles cutanées (hirsutisme et hématomes spontanés) et de prise de poids augmentent de façon linéaire avec la durée d’exposition. Les autres effets indésirables n’augmentent pas avec la durée d’exposition. Ils sont présents dès le début du traitement et concernent donc tous les patients, y compris ceux traités pour une courte durée. De façon intéressante, on retrouve également moins de lipodystrophie (OR : 0,6 [0,4–0,9]), de prise de poids (OR : 0,6 [0,4–0,9]), d’hyperphagie (OR : 0,5 [0,4–0,8]), d’insomnie (OR : 0,6 [0,4–0,9]), de troubles de l’humeur (OR : 0,6 [0,4–0,9]) et d’ostéoporose (OR : 0,4 [0,2–0,9]) chez les patients traités par prednisolone comparativement à ceux traités par prednisone. Aucun événement indésirable, données démographiques ou modalité de prescription n’étaient associé au sentiment d’efficacité du traitement. En revanche, l’âge (OR : 1,2 [1,1,3] par 10 années d’augmentation), l’ostéoporose (OR : 3,3 [1,4–7,9]), les hématomes spontanés (OR : 1,6 [1,1–2,3]), l’insomnie (OR : 1,7 [1,2–2,4]) et la prise de poids (OR : 1,6 [1,1,2,2] sont associés à un sentiment d’insécurité.
Conclusion |
Ces résultats permettent d’établir un profil des effets indésirables du patient sous corticothérapie selon son âge, son sexe et sa durée d’exposition au traitement. Ces données pourront aider les cliniciens à personnaliser l’éducation thérapeutique et ainsi améliorer l’adhérence.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 35 - N° S2
P. A65 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?

