Étude « cost of illness » de la maladie de Horton en Midi-Pyrénées - 02/12/14
Résumé |
Introduction |
La connaissance des coûts d’une maladie permet d’aider les décideurs à identifier les priorités en termes de politique de prévention et de traitement. Les études « cost of illness » représentent un outil analytique important dans la politique de santé publique. Alors que les aspects économiques de nombreuses pathologies chroniques inflammatoires ont été étudiés, il n’existe pas d’évaluation des coûts de l’artérite à cellule géante (ACG) (maladie de Horton) en population générale. L’objectif de cette étude était d’évaluer le coût net de l’ACG par année d’évolution et de comparer les coûts moyens annuels de l’ACG à une population contrôle appariée.
Patients et méthodes |
Étude comparative rétrospective type « cost of illness » reposant sur les cas incidents d’ACG identifiés à partir des bases de données de la CNAM à l’échelon Midi-Pyrénées, entre janvier 2005 et décembre 2008 puis suivi jusqu’en avril 2011 ont été inclus. Pour chaque patient, 6 témoins appariés sur l’âge et le sexe étaient aléatoirement sélectionnés dans la même base de données. Les coûts ont été évalués du point de vue du payeur, l’assurance maladie. Les données économiques étudiées sont les montants remboursés durant les années complètes de suivi de chaque sujet. Les coûts directs médicaux (hospitalisations, soins ambulatoires, pharmacie), non médicaux (transports) et les coûts indirects (indemnité journalières) ont été inclus dans l’analyse. Nous avons calculé des coûts moyens par année de suivi et un coût différentiel entre les deux populations. Les coûts moyens annuels ont été désagrégés et présentés selon les différents postes de dépense : hospitalisations, pharmacie, soins paramédicaux, actes médicaux, consultations, transports, équipement médical.
Résultats |
Nous avons inclus 103 cas incidents d’ACG dont 80 (77,7 %) femmes, d’âge moyen : 74,8±9ans (âge médian : 77ans) et suivis en moyenne pendant 48,9 (±14,8) mois. Six cent six témoins ont été sélectionnés. À l’entrée dans l’étude, nous ne retrouvions aucune différence entre les cas et les témoins concernant la durée de suivi ou les différentes comorbidités. Le coût annuel moyen dans le groupe ACG était de 8139,5±9043,9 € la 1ère année, 6825,1±9910,8 € la 2e année, 5515,4±7975,5 € la 3e année de suivi. Le coût moyen annuel était significativement plus important au cours des trois premières années de suivi par rapport au groupe témoin. Le coût différentiel était de 4478,6 € la 1ère année, 2885,4 € la 2e année et 1796,4 € la 3e année. La quatrième et la cinquième année de suivi les coûts annuels moyens sont comparables dans les deux populations. Le 1er poste de dépense était représenté par les coûts d’hospitalisation il représentait près de 40 % du coût total les 3 premières années de suivi. Le deuxième poste de dépense était représenté par les coûts liés à la pharmacie qui représentait 18,1 % du coût total les deux premières années de suivi et 21,6 % la troisième année de suivi. Venaient ensuite les soins paramédicaux (13,6 % la première année), les actes médicaux (9,9 % la première année) et les consultations (6,6 % la première année). Tous les coûts par poste de dépense sont significativement plus importants dans le groupe ACG au cours des 3 premières années de suivi.
Conclusion |
Cette étude montre que les coûts annuel moyen de l’ACG sont plus important que ceux d’une population contrôle indemne de la maladie durant les trois premières années de suivi. Le développement d’études de ce type sont nécessaires pour les maladies rares, elles permettront notamment de mettre en place des analyses coût-efficacité à l’aube de l’arrivé de thérapeutiques coûteuses, comme les biothérapies dans l’ACG.
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Vol 35 - N° S2
P. A44-A45 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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