Score prédictif de survenue d’un syndrome thoracique durant une crise vaso-occlusive drépanocytaire dès l’arrivée aux urgences - 02/12/14
Résumé |
Introduction |
La crise vaso-occlusive (CVO) est la principale manifestation et la première cause d’admission aux urgences des patients drépanocytaires. Le syndrome thoracique aigu est la complication sévère la plus fréquente au cours des CVO et est source d’une mortalité et d’une morbidité importante. Une étude prospective [1 ] a montré que les STA survenaient en moyenne à 2,5jours d’hospitalisation laissant la possibilité d’un traitement préventif. Cependant il n’existe aucun score prédictif permettant de différentier les patients ayant une CVO qui vont développer un STA, de ceux qui ne vont pas en développer un.
Patients et méthodes |
Nous avons conduit une étude prospective monocentrique observationnelle chez les drépanocytaires homozygotes adultes dont l’objectif était d’obtenir un score prédictif de développer un STA au cours d’une CVO, dès l’arrivée aux urgences. Le critère de jugement principal était la survenue d’un STA durant les 15 premiers jours de l’hospitalisation. Les critères de jugement secondaires étaient la durée de l’hospitalisation, le recours à une transfusion, la consommation de morphine, l’évaluation de la douleur, le transfert en unité de soins intensifs et la mortalité.
Résultats |
Deux cents cinquante CVO ont été inclues, 247 CVO ont été analysées. Trois CVO ont été exclues. Quarante-quatre (17,8 %) STA sont survenus durant les 15 premiers jours d’hospitalisation avec une médiane de 3 [2–3] jours après l’admission. La durée médiane d’hospitalisation était de 8,5jours [7–11,5] pour les STA et de 4jours [3–7] pour les CVO (P<0,0001). Une (0,5 %) CVO et 7 (16 %) STA (P<0,0001) ont nécessité le passage en unité de soins intensifs. Aucun patient n’est décédé. Une transfusion ou un échange transfusionnel (TF), selon la concentration d’hémoglobine, a été nécessaire chez 20 (45,4 %) STA et 6 (3 %) CVO (P<0,0001). Les paramètres indépendants associés à la survenue d’un STA étaient en analyse multivariée, le nombre de réticulocytes, la douleur du rachis et/ou du bassin et la concentration d’urée sanguine. L’AUROC de la courbe ROC était de 0,803 [95 %CI : 0,732–0,874] avec une sensibilité de 87,5 % et une spécificité de 54,8 %. Le modèle avait une valeur prédictive négative (VPN) de 95,4 % et une valeur prédictive positive (VPP) de 29,2 % pour l’incidence observée de STA.
Conclusion |
Un score prédictif basé sur les réticulocytes et la douleur du rachis et/ou du bassin est suffisamment simple pour être facilement appliqué et pourrait modifier les perspectives thérapeutiques des CVO. Selon le risque de STA, certains patients pourraient sortir d’hospitalisation plus précocement, tandis que d’autres devraient bénéficier d’une surveillance plus rapprochée. À l’avenir des protocoles thérapeutiques pourraient utiliser ce score afin de sélectionner les patients à risque, avec un effectif de patients moindre pour démontrer une diminution d’incidence du STA.
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Vol 35 - N° S2
P. A39-A40 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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