Manifestations auto-immunes et maladies inflammatoires associées aux leucémies myélomonocytaires chroniques : étude rétrospective française - 02/12/14
O. Lortholary11
B. Liogier11
O. Hermine11
S. Park11
L. Adès11
C. Gardin11
Résumé |
Introduction |
Les syndromes myélodysplasiques (SMD) se compliquent dans environ 30 % de manifestations auto-immunes ou systémiques (MAI) mais peu de données sont disponibles sur les MAI associées aux leucémies myélomonocytaires chroniques (LMMC). Nous rapportons une série de LMMC avec MAI.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique française qui a inclut des patients avec une LMMC et une MAI à partir d’un appel à observations de la SNFMI. Les données cliniques, biologiques et radiologiques des patients au moment du diagnostic, pendant le suivi et à la dernière visite ont été analysées, ainsi que les traitements de la LMMC et de la MAI. Un groupe témoin était constitué de LMMC sans MAI (n=103) provenant de la base de données du Groupe Français des Myélodysplasies (GFM).
Résultats |
Vingt-quatre patients atteints de LMMC (âge médian 69ans [63,0 à 80,0] ; 12 femmes) ont été inclus, principalement avec une LMMC-1 (80 %). Le score IPSS était de 2,4 [1,8 à 3,0], avec une hémoglobine médiane initiale à 11g/dL [9,5 à 130], des neutrophiles à 10 550/mm3 [4130,0 à 16 390], des monocytes à 3675,5/mm3 [1580,0 à 5600,0] et des plaquettes à 134 210/mm3 [48 000–200000]. Les MAI étaient des vascularites systémiques (n=13) (54 %) le plus souvent des PAN, des arthrites inflammatoires (n=4) (17 %), des connectivites (n=2) (8 %), un syndrome de Sweet (n=2) (8 %) et restaient inclassées dans 3 cas (13 %). Au moment du diagnostic, les principales atteintes ou symptômes consistaient en une asthénie (n=20), une fièvre non infectieuse (n=12), une atteinte articulaire (n=16), cutanée (n=12), pulmonaire (n=7), rénale (n=6), cérébrale (n=5) et ORL (n=5). Le délai moyen entre le diagnostic de MAI et la LMMC était de 10,2±39 mois. L’apparition de ces deux affections était concomitante dans 7 cas (29 %), la LMMC précédait la MAI dans 11 cas (46 %) et survenait après la MAI dans 6 cas (25 %). Les traitements de LMMC de 1re ligne (n=16/19) étaient : l’EPO (n=2), la 5-azacytidine (n=2) et l’hydroxyurée (n=13). Un traitement pour la MAI était utilisé en 1re ligne dans 23/24 cas, et consistait en de la prednisone (n=22/24 ; 92 %). Une réponse globale de la MAI (complète ou partielle) était observée dans 20/23 (87 %) cas avec 15 réponses complètes. Une deuxième ligne de traitement MAI était nécessaire dans 10 cas (40 %), pour rechute (n=5), corticodépendance (n=4) ou non-réponse (n=1) et comportait des corticoïdes (n=10) avec un autre immunosuppresseur dans 7/10 cases (cyclophosphamide=4, méthotrexate=1, rituximab=1, mycophénolate mofétil=1). Une réponse de la MAI survenait après la 2e ligne dans 6/8 cas (75 %) avec 4 réponses complètes. Il n’y avait pas de corrélation entre les caractéristiques de la LMMC et l’évolution ou la réponse au traitement des MAI. En comparant les patients LMMC avec (n=24) et sans MAI (n=103), ceux ayant une MAI étaient plus jeunes (âge médian de 75 contre 79ans, p<0,05) avec plus fréquemment une LMMC-2 (20 % contre 7 %, p=0,03), une blastose médullaire plus élevée (4 % contre 2 %, p=0,01), un caryotype défavorable (15 contre 12 %, p=0,05), mais un IPSS médian similaire. Le nombre d’acutisation était de 6/22 (27 %) chez les patients avec MAI versus 11/71 (15,5 %) en l’absence de MAI (p=0,23) avec un risque de décès similaire.
Conclusion |
Les MAI le plus fréquemment associées avec les LMMC sont les vascularites systémiques, en particulier la PAN. La LMMC sous-jacente semble plus sévère lorsqu’existe une MAI associée. Bien que les MAI soient sensibles aux corticoïdes initialement, la survenue de rechutes et de corticodépendance nécessite fréquemment l’adjonction d’un immunosuppresseur.
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Vol 35 - N° S2
P. A30-A31 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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