Septicémie à Neisseria mucosa révélée par une urticaire fébrile - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Les urticaires fébriles sont le plus souvent liées à des infections virales bénignes mais peuvent également révéler des infections bactériennes comme le montre cette observation.
Observations |
Un patient de 44ans, aux antécédents de diabète de découverte récente et de tabagisme actif, consultait pour une éruption prurigineuse dans un contexte fébrile. L’éruption avait débuté une semaine plus tôt, précédée d’une fièvre à 40°C, traitée par son médecin par prednisone 80mg/jour et antihistaminiques. Il se présentait alors aux urgences pour persistance des symptômes. L’examen général était normal, sans défaillance hémodynamique ni point d’appel infectieux, notamment pas de syndrome méningé. On notait un mauvais état bucco-dentaire. Sur le plan cutané, il existait des lésions généralisées d’urticaire (maculo-papules fugaces, migratrices, prurigineuses) sans angioœdème. Le bilan biologique trouvait un important syndrome inflammatoire (neutrophiles 13G/L, CRP 300). Le patient était alors hospitalisé pour surveillance et prise en charge (arrêt des corticoïdes, antihistaminiques et paracétamol). Un bilan étiologique infectieux était réalisé : radiographie pulmonaire et ECBU sans anomalie, sérologies virales (VIH, VHB, VHC, CMV, EBV et Parvovirus B 19) négatives ou en faveur d’un contact ancien, parasitologie des selles et coproculture sans germe. Les hémocultures étaient positives, isolant un diplocoque Gram négatif sur 4 flacons périphériques, identifié comme Neisseria mucosa. Un traitement par ceftriaxone était immédiatement débuté. L’évolution était dès lors spectaculaire, avec apyrexie en 24heures, régression du syndrome inflammatoire biologique et disparition des lésions urticariennes. Le tableau était donc celui d’une urticaire généralisée contemporaine d’une septicémie à N. mucosa avec porte d’entrée buccale suspectée (mauvais état bucco-dentaire et kystes apicaux sur l’orthopantomogramme). Notre patient ne présentait aucun signe clinique ou anamnestique en faveur d’un déficit immunitaire. L’échographie cardiaque ne trouvait pas d’endocardite. Le traitement était maintenu 14jours puis le patient adressé en consultation dentaire pour prise en charge spécifique.
Discussion |
N. mucosa est un saprophyte de la plaque dentaire au même titre que N. sicca ou N. lactamica. C’est un germe peu connu, responsable d’infections sévères à type de septicémies, méningites et endocardites, survenant principalement sur des terrains fragilisés (immunodéprimés, valvulopathie…). Notre patient n’était pas immunodéprimé mais la responsabilité de la corticothérapie orale à fortes doses peut être un élément d’explication dans la diffusion systémique de cette bactérie d’origine dentaire.
Conclusion |
Il s’agit à notre connaissance du premier cas de septicémie à N. mucosa révélée par une urticaire fébrile. Il est intéressant de noter la disparition du tableau cutané dès le démarrage de l’antibiothérapie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Neisseria mucosa, Plaque dentaire, Septicémie, Urticaire
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Vol 141 - N° 12S
P. S452 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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