Infection à Mycobacterium fortuitum mimant une cytostéatonécrose à distance d’une abdominoplastie - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Mycobacterium fortuitum est une mycobactérie atypique à croissance rapide retrouvée essentiellement dans l’eau, le sol et la poussière. Les portes d’entrées se font principalement par inhalation, par voie muqueuse ou par voie cutanée. Ce microorganisme peut donner des infections de la peau et des parties molles, des lymphadénites et des infections respiratoires chez des patients non immunodéprimés. Les contaminations se font lors de traumatismes ou d’interventions chirurgicales (liposuccion, injections…).
Observations |
Une femme de 41ans, sans antécédents voyait apparaître 5mois après une abdominoplastie, des lésions à type de panniculite en regard de la cicatrice.
Une reprise chirurgicale par lipectomie était effectuée permettant une réduction partielle des lésions. L’histologie montrait des lésions de stéatonécrose avec trajet fistuleux bordé par un tissu de granulation inflammatoire sans signe de malignité, en faveur d’une cytostéatonécrose, les prélèvements bactériologiques standard étaient négatifs.
Quatre mois plus tard de nouvelles lésions similaires réapparaissaient, en regard de la cicatrice, mais également à distance de celle-ci, à type de nodules sous-cutanés fistulisés. Une mise à plat de ces lésions était réalisée et les prélèvements mettaient en évidence la présence de M. fortuitum (souche résistante à la doxycycline et à la clarithromycine). Une bi-antibiothérapie adaptée par ciprofloxacine et sulfaméthoxazole/triméthoprime puis relais par ciprofloxacine seule et amikacine (toxidermie au sulfaméthoxazole/triméthoprime) permettait une amélioration des lésions à 3 mois de recul.
Discussion |
Le recours à la chirurgie esthétique est en augmentation, des complications post opératoires comme la cytostéatonécrose connues surtout dans les plasties mammaires peuvent survenir.
La contamination par M. fortuitum peut avoir lieu en peropératoire. Les lésions cutanées sont variables : folliculite, plaques, nodules, pouvant mimer dans certains cas une cytostéatonécrose.
Dans le contexte post-opératoire une infection à M. fortuitum est donc très difficile à différencier d’une cytostéatonécrose. Devant une évolution défavorable en post-opératoire, des prélèvements pour recherche de mycobactéries doivent être réalisés.
Conclusion |
Nous rapportons le cas d’une patiente ayant des lésions cutanées liées à M. fortuitum, mimant une cytostéatonécrose cliniquement et histologiquement, survenant quelques mois après abdominoplastie. Devant de telles lésions après une chirurgie plastique, l’hypothèse d’une infection cutanée à mycobactérie atypique et notamment à M. fortuitum doit être évoquée et recherchée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Chirurgie plastique, Cytostéatonécrose, Mycobacterium fortuitum
Plan
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Vol 141 - N° 12S
P. S449 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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