Érythème induré de Bazin : efficacité des antibacillaires - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
L’érythème induré de Bazin (EIB) appartient au cadre des vasculites nodulaires dont l’étiologie est encore régulièrement discutée. Nous avons essayé à travers cette étude d’étudier les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, histologiques, thérapeutiques et évolutives de l’EIB dans notre contexte et de soulever les controverses étiologiques posées par cette entité en se basant sur les données de la littérature.
Patients et méthodes |
Une étude rétrospective était menée de janvier 1990 à mars 2014 incluant 24 cas d’EIB. Étaient retenues comme érythème induré de Bazin, les hypodermites nodulaires chroniques des membres inférieurs fistulisées ou non à la peau, avec à l’histologie un granulome tuberculoïde.
Résultats |
Vingt-quatre cas ont été recensés. La moyenne d’âge de nos patients était de 39,2ans, le sex-ratio était de 5 avec une prédominance féminine, un contage tuberculeux familial était présent dans 7 cas, la durée moyenne d’évolution était de 3ans. Tous les patients présentaient une hypodermite nodulaire chronique prédominant aux membres inférieurs, fistulisée dans 11 cas et laissant des cicatrices pigmentées dans 12 cas. L’IDR à la tuberculine était phlycténulaire chez 15 malades. L’histologie cutanée montrait un granulome tuberculoïde dans tous les cas, associé à une vascularite dans 7 cas et à une nécrose caséeuse dans 5 cas. L’atteinte ganglionnaire était présente dans 3 cas avec, à la biopsie, un granulome tuberculoïde associé à une nécrose caséeuse dans 1 cas. Tous nos patients avaient reçu un traitement antibacillaire (isoniazide, rifampicine et pyrazinamide) pendant une durée de 6mois. L’évolution était favorable dans 14 cas avec une guérison complète. Cinq malades étaient perdus de vue et un malade a récidivé.
Discussion |
Les controverses nosologiques de l’EIB sont d’ordre étiologique. En effet, l’origine tuberculeuse n’a jamais été prouvée et est considérée par certains auteurs comme obsolète. Cependant, la PCR a pu montrer la présence d’ADN du Mycobactérium tuberculosis dans plusieurs observations.
Dans notre contexte d’endémie tuberculeuse, devant des lésions d’hypodermite nodulaire chronique des membres inférieurs, fistulisées ou non à la peau, la présence de granulome tuberculoïde à la biopsie, la positivité de l’IDR, et l’élimination d’une autre cause, justifient un traitement antibacillaire dont les résultats sont le plus souvent bons.
Conclusion |
Devant toute dermohypodermite nodulaire chronique associée à un granulome tuberculoïde et à une IDR positive penser à l’EIB et traiter par les anti-bacillaires.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Antibacillaire, Érythème indure de Bazin, Hypodermite
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S448 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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