La syphilis à Montpellier au CDAG-CIDDIST et dans le service de dermatologie du CHRU de 2002 à 2011 - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Dans un contexte de recrudescence de la syphilis en France depuis les années 2000, nous avons réalisé une étude bicentrique rétrospective sur les cas pris en charge dans le service de dermatologie d’un centre hospitalier régional universitaire (CHRU) et au centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG/CIDDIST) de la même ville. L’objectif principal était de comparer les caractéristiques épidémiologiques, diagnostiques, et les modes de prise en charge (traitement et suivi sur 2ans) dans deux types de structures accueillant ces patients.
Patients et méthodes |
Tous les patients atteints de syphilis de janvier 2002 à décembre 2011 étaient inclus avec la collaboration de l’InVS (formulaires de déclaration) et du laboratoire de bactériologie du CHU. Les données épidémiologiques, clinico-biologiques, thérapeutiques et du suivi jusqu’à 2ans étaient notées.
Résultats |
Cent soixante-quinze cas de syphilis ont été diagnostiqués : 154 au CDAG, 21 dans le service de Dermatologie. Quatre-vingt-seize pour cent étaient des hommes, d’âge moyen 36ans. Quatre-vingt-deux pour cent étaient des hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH), 45 % avaient des antécédents d’IST, 14 % une infection par le VIH. Le stade au diagnostic était pour 49 % secondaire, 22 % primaire, 28 % latent. Le traitement administré en majorité (73 %) était la benzathine-benzylpénicilline. Trente et un patients (17,7 %) n’ont eu aucune consultation de suivi. La décroissance du VDRL d’au moins 2 dilutions avait lieu dans l’année suivant le traitement dans 93 cas sur 103 (90 %). Les malades vus en dermatologie étaient plus âgés (44,9ans versus 35,5). Le motif de consultation en dermatologie était majoritairement une éruption cutanée ou muqueuse non étiquetée alors que les patients vus au CDAG/CIDDIST venaient pour des signes d’IST patents. Le délai entre le premier symptôme et le diagnostic était de 51jours (17 à 409jours), plus long qu’au CDAG/CIDDIST (17jours, 1 à 219jours). Le pourcentage de perdu de vue était identique dans les deux centres.
Discussion |
La syphilis est en recrudescence, particulièrement dans la population des HSH. Les caractéristiques épidémiologiques correspondent à celles retrouvées dans les pays d’Europe de l’Ouest. Le profil clinique des malades vus en dermatologie est différent de celui des patients consultants en CDAG/CIDDIST, notamment en raison du polymorphisme clinique de la maladie. La coexistence de ces deux types de structures reste donc nécessaire pour assurer un diagnostic dans les formes trompeuses.
Conclusion |
Des mesures sont à mettre en place pour améliorer le suivi mais elles se heurtent à la nécessité de protéger l’anonymat.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Épidémiologie, Homosexualité, IST, Syphilis, VDRL
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S441 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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