Une complication inattendue après une injection accidentelle d’un vaccin vétérinaire - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Les effets secondaires consécutifs à l’injection de vaccins vétérinaires sont connus des centres antipoison et de toxicovigilance : abcès, lymphangites et phlegmons. Nous rapportons le cas d’une complication inhabituelle survenue après une injection d’un vaccin vétérinaire.
Observations |
Une femme de 45ans, agricultrice, consultait pour un placard inflammatoire chronique avec atrophie cutanée de la face antérieure de la cuisse gauche. L’histoire retrouvait un an auparavant l’injection accidentelle d’un vaccin anti-pasteurellose destiné au canard. Au décours, la patiente avait présenté une réaction inflammatoire locale précoce traitée sans efficacité par deux lignes d’antibiothérapie pendant un mois. Les lésions étaient devenues suppuratives et douloureuses sans signes généraux associés. La biopsie cutanée retrouvait une inflammation granulomateuse épithéloïde et gigantocellulaire centrée par des vacuoles optiquement vide. Celle ci étaient en faveur d’une réaction à corps étranger vis à vis de la paraffine. Les prélèvements bactériologiques étaient négatifs.
Discussion |
Dans la littérature, les complications cutanées de ces vaccins sont peu décrites. Elles sont variables selon le siège, le caractère sous pression de l’injection (auto-injecteur), la présence d’huiles minérales. Ces huiles, telle l’huile de paraffine, sont encore utilisées comme adjuvants dans les vaccins vétérinaires. Le paraffinome est un granulome inflammatoire chronique formé suite à l’injection sous cutanée de paraffine. Il résulte de la dispersion et la persistance de paraffine au niveau cutané. Ses conséquences cliniques sont la formation de placards inflammatoires et/ou de nodules inextirpables. À un stade tardif, l’utilisation de corticoïdes locaux permet une amélioration clinique mais le plus souvent seule l’excision chirurgicale permet la guérison. En cas d’injection accidentelle, l’évaluation médicale rapide du risque infectieux et de l’indication chirurgicale est recommandée.
Conclusion |
Il s’agit du premier cas décrit de paraffinome suite à l’injection d’un vaccin vétérinaire contenant de l’huile de paraffine. Sa présence comme adjuvant dans les vaccins vétérinaires impose d’être vigilant après une injection accidentelle. Une prise en charge médico-chirurgicale en urgence permet dans quelques cas de surseoir aux complications septiques précoces et inflammatoires tardives.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Granulome épithéloïde et gigantocellulaire, Paraffinome, Vaccin vétérinaire
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S420 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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