L’éosinophilie sanguine : facteur de mauvais pronostic pour les lymphomes cutanés de phénotype T - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Les lymphomes de phénotype T (PCLT) représentent environ 80 % de l’ensemble des lymphomes cutanés.
L’association entre les lymphomes ganglionnaires de phénotype T et l’éosinophilie sanguine a été rapportée mais peu nombreuses sont les études qui se sont intéressées à l’association entre les PCLT et l’éosinophilie.
Objectifs |
Rechercher la présence d’une hyper éosinophilie chez les patients atteints de PCLT et préciser sa signification pronostique.
Patients et méthodes |
Il s’agissait d’une étude rétrospective colligeant des patients suivis pour un PCLT au service de dermatologie de l’hôpital Hassan II de Fès.
Résultats |
Notre série comportait 62 cas de PCTL. L’hyper éosinophilie était présente chez 12 patients.
Les signes cliniques et paracliniques significativement associés à la présence d’éosinophilie sanguine étaient : la détérioration de l’état général (100 %, p=0,001) ; la dépilation du corps (60 %, p=0,04) ; l’érythrodermie (42 %, p=0,008) ; l’atteinte du cuir chevelu (69,2 %, p=0,0001) ; l’atteinte des ongles (54 %, p=0,001), le taux élevé de lactate déshydrogénase (LDH) (64 %, p=0,0001) et de bêta 2 microglobuline (B2M) (83,3 %, p=0,0001).
Le type histologique significativement lié à l’éosinophilie était exclusivement le mycosis fongoïde avec une immuno-histochimie positive pour la CD4 et la CD3 (29 %, p=0,014).
Huit patients avec éosinophilie ont évolué vers un MF de stade érythrodermique et 3 patients avaient un MF au stade tumoral, 4 cas sont décédés.
Discussion |
Peu nombreuses les études qui se sont intéressées aux liens entre les PCLT et l’hyper éosinophilie. Cependant, il existe quelques observations qui ont trouvé une éosinophilie chez les patients ayant un lymphome non hodgkinien de phénotype T et l’on considéré comme un facteur de mauvais pronostic, mais ces publications se sont basés sur un rapport de cas, ce qui est différent de notre étude puisque nous avons trouvé 12 cas d’éosinophilie, nous avons trouvé également que le type histologique significativement lié à l’éosinophilie était le mycosis fongoïde et que l’éosinophilie était également liée de façon significative à un stade avancé de la maladie (tumoral et érythrodermique) et à un taux élevé de LDH et de B2M qui sont des facteurs connus de mauvais pronostic de mycosis fongoïde.
On avait aussi quatre cas de décès chez nos patients avec éosinophilie, ce qui nous amène à conclure que l’éosinophilie est également un facteur de mauvais pronostic pour les PCTL et surtout le mycosis fongoïde.
Conclusion |
Ces résultats méritent d’être confirmés.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Eosinophilie, Lymphomes cutanés primitifs de phénotype T, Pronostic
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S390 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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