Le retour au sport après réparation arthroscopique des ruptures de la coiffe des rotateurs est peu documenté chez les sportifs de loisir. L’objectif principal de l’étude était d’évaluer le retour au sport dans cette population.

Une étude rétrospective monocentrique a inclus l’ensemble des patients opérés en 2008–2012 pour une réparation arthroscopique d’une rupture de la coiffe des rotateurs, pratiquant un sport de loisir à un rythme régulier, et âgés de moins de 70ans. Tous ont été recontactés au recul minimum de 2ans. Le critère principal de jugement était le retour au sport (oui/non). Les critères secondaires étaient le délai de reprise, le nombre d’heures de pratique, le niveau sportif au dernier recul et l’index du Western Ontario Rotator Cuff (WORC). Soixanet-douze patients, 37 femmes/35 hommes, d’âge moyen 56,9±7,3ans ont été inclus ; 53/72 (74 %) patients pratiquaient avant l’opération un sport impliquant directement le membre supérieur. La rupture touchait 1 (35 %), 2 (49 %) ou 3 (16 %) tendons. La rétraction était classée stade 1 (22 %), 2 (63 %) ou 3 (15 %) selon Patte. L’infiltration graisseuse était de stade 1 (38 %) ou 2 (62 %) selon Goutallier. Le recul moyen était 45±14mois.

Parmi les patients, 64/72 (89 %) ont repris le sport après l’opération ; 63 % ont repris le(s) même(s) sport(s), 26 % ont changé de sport ou arrêté certains sports et 11 % ont arrêté toute activité sportive. Le délai moyen de reprise du sport était 6±4,9mois. Le délai moyen de stabilisation du niveau sportif était 11,3±7,4mois. Pour les patients ayant repris le sport, l’intensité de pratique hebdomadaire moyenne était de 4,4±4heures en préopératoire et de 4,5±4,4heures au dernier recul (p=0,87). Comparé au niveau préopératoire, le niveau sportif subjectif au dernier recul était supérieur (27 %), identique (50 %) ou inférieur (23 %). L’index WORC s’est significativement amélioré (31 % en préopératoire vs 82 % au dernier recul, p<0,001). Le score WORC au dernier recul était significativement plus bas chez les patients n’ayant pas repris le sport (p=0,03), ou repris à un niveau inférieur (p=0,01) et significativement plus élevé chez ceux ayant une rétraction tendineuse distale, un seul tendon atteint et une infiltration graisseuse stade 1 (p=0,02).

Après réparation arthroscopique des ruptures de la coiffe des rotateurs, la majorité des sportifs de loisir ont repris leur sport à un niveau et une intensité au moins équivalents aux valeurs préopératoires.