Le remplacement d’une peine de prison par une mesure d’éducation et de soins pour les mineurs asociaux est une idée neuve à la fin du dix-neuvième siècle. Elle est défendue au Conseil général de la Seine dans les années 1880 à 1890 par Henri Thulié qui est à la fois conseiller et aliéniste. Pour lui aucun mineur délinquant ne doit être puni ; un bon nombre relève d’un traitement médical. Les pathologies mentales étant des aliénations de la liberté du sujet, l’instruction fait partie intégrante de la partie psychiatrique du projet médical au nom de ce principe qu’un savoir est une liberté. Il obtient que ses Collègues votent la construction, à Montesson près de Paris, d’un établissement où serait expérimentée sa conception. L’organisation des institutions se faisant autour de l’alternative binaire du médical et du pédagogique, cet établissement est devenu par transformations successives : « centre hospitalier Théophile Roussel ».

At the end of the nineteenth century, replacing a prison term for youthful offenders by a period of education and care was something new. This idea was supported in the years 1880-1890 at the Paris Conseil General by Henri Thulié, both consultant and psychiatrist. For Thulié, no youthful offender should be punished ; most of these offenders should receive a medical treatment. Since mental pathologies are like an alienation of a subject's freedom, education must be fully integrated to the psychiatric part of the medical project, keeping in mind that knowledge is freedom. He succeeds in getting his colleagues’ votes for the construction in Montesson (Paris-suburbs) of an institute where his ideas would be tested. Institutions being organized according to the binary alternative medical/educational, this place, after several transformations, is now called “centre hospitalier Théophile Roussel”.