Les anesthésiques locaux altèrent-ils les propriétés biomécaniques et histologiques des transplants aux ischio-jambiers ? Étude in vitro sur 40 tendons - 22/10/14
Résumé |
Introduction |
Les suites immédiates des ligamentoplasties du ligament croisé antérieur (LCA) sont conditionnées par les douleurs postopératoires qui influencent le début de la rééducation et le vécu du geste chirurgical pour le patient. L’évolution des techniques d’anesthésies a permis de mieux contrôler ces douleurs, en proposant notamment des injections de produits anesthésiques intra-articulaires. En dépit de leur efficacité, de nombreuses études ont montré que les produits anesthésiques locaux pouvaient conduire à la destruction rapide, in vitro et in vivo des cellules cartilagineuses. De plus, l’effet des produits anesthésiques sur les tendons et ligaments n’est pas documenté à ce jour. L’Hypothèse de cette étude était que l’adjonction postopératoire d’anesthésiques intra-articulaires modifiait les propriétés biomécaniques et histologiques des tendons utilisés comme autogreffe dans les ligamentoplaties du LCA aux ischio-jambiers.
Méthodes |
Dans cette étude in vitro, la résistance mécanique de 40 transplants aux IJ (deux groupes de 20 tendons) était comparée. Les tendons IJ testés provenaient de prélèvements effectués en fin d’interventions sur des patients subissant une réparation du LCA par une technique type DIDT. Les transplants étaient récupérés prospectivement au cours des mois de janvier et février 2014, et étaient congelés à –10°C jusqu’au essais mécaniques. Dans le groupe o Naropéïne O les tendons étaient mis en trempage dans une solution de Naropéïne pendant 1h (1–2 vie intra-articulaire). Deux concentrations étaient évaluées (2 et 7,5mg) dans deux sous-groupes (10 tendons par groupe). Dans le groupe témoin, les tendons étaient maintenus dans du sérum physiologique pendant une heure. Après trempage les tendons étaient soumis à un essai de traction jusqu’à rupture avec analyse de la force et de la contrainte maximale à la rupture. Une analyse histologique (morphologique) des tendons était réalisée dans chaque groupe.
Résultats |
Apres traction, nous retrouvions une force moyenne de rupture dans le groupe témoin de 372±98N vs 338+70,9N dans le groupe Naropéïne (p=0,004).
La contrainte de rupture moyenne dans le groupe témoin était de 12,4±3,9MPa vs 9,4±3,5MPa dans le groupe Naropéïne (p<0,01). Nous n’avons pas retrouvé d’effet dose dans l’évaluation de l’effet des concentrations différentes de Naropéïne. Au niveau histologique, l’analyse morphologique ne montrait pas de différence entre les groupes.
Conclusion |
La toxicité des produits anesthésiques sur les tendons sur le plan mécanique s’ajoute à la toxicité déjà connue sur le cartilage. C’est un argument supplémentaire en faveur de l’ALR et contre les injections intra-articulaires de produits anesthésiques dans les ligamentoplasties du genou.
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Vol 100 - N° 7S
P. S261 - novembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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