La hauteur de l’éminence inter-condylienne du tibia prédispose-t-elle à la survenue d’une ostéochondrite disséquante du condyle fémoral interne ? - 22/10/14
Résumé |
Introduction |
L’ostéochondrite disséquante des condyles fémoraux (OCD) est une altération de l’os sous-chondral pouvant aboutir à des lésions irréversibles du cartilage articulaire. Malgré de nombreuses investigations, la cause de l’OCD reste mal connue. Bien que largement acceptée, l’origine micro-traumatique par sur-sollicitation reste à être démontrée. Comme plus de 70 % des OCD affectent la face latérale ou centrale du condyle fémoral interne (CFI), notre hypothèse était qu’un conflit entre une éminence inter-condylienne du tibia (EICT) volumineuse et le CFI en regard pouvait favoriser l’apparition d’OCD.
Méthode |
Nous avons comparé rétrospectivement la hauteur de l’EICT mesurée en IRM chez une cohorte de 37 enfants et adolescents suivis pour OCD à celle mesurée chez 43 témoins appariés en âge. Le groupe OCD comportait 24 garçons et 13 filles, d’âge moyen de 13,3ans (min=7,8–max=18,3) pour un groupe contrôle de 28 garçons et 15 filles, d’âge moyen de 13,7ans (min=6,1–max=20,1). Les patients inclus dans le groupe OCD avaient tous une lésion du CFI en zone 2 de Cahill et Berg. Les lésions du condyle externe, ou secondaires à une chimio- ou corticothérapie étaient exclues de l’étude. Pour pallier aux problèmes des disparités liées à l’âge, nous avons retenu la hauteur de l’EICT sous forme d’un ratio o R O par rapport à la hauteur de l’épiphyse tibiale proximale (ETP), tel que R=(Distance o sommet de l’EICT–plateau tibial O) (Distance o sommet de l’EICT–cartilage de croissance tibial proximal). Les valeurs ont été comparées selon un test U de Mann–Whitney. La méthode de mesure a fait l’objet d’une évaluation de la reproductibilité intra- et inter-observateurs.
Résultats |
Le ratio moyen était de R=34,9 % (SD=0,06) de la hauteur de l’ETP chez les patients suivis pour OCD, contre R=31,7 % (SD=0,04) chez les témoins, correspondant à une hauteur moyenne de l’EICT de +0,71mm pour le groupe OCD. Cette différence était statistiquement significative (p=0,007) avec une excellente reproductibilité inter et intra-opérateurs pour les mesures en IRM.
Discussion |
Il s’agit d’une étude préliminaire sur un échantillon restreint. Cependant, les résultats confirment notre hypothèse initiale. Si ces résultats sont confirmés avec une série plus importante, un traitement arthroscopique du conflit pourrait être discuté dans certaines OCD symptomatiques.
Conclusion |
La hauteur de l’EICT pourrait être un des facteurs favorisant la survenue d’une OCD. Ces résultats sont en accord avec la théorie microtraumatique.
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Vol 100 - N° 7S
P. S246 - novembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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