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Épidémiologie de la lithiase urinaire chez les militaires français au cours de l’opération Serval - 28/09/14

Doi : 10.1016/j.purol.2014.07.017 
H. Abdourahman a, , F.-R. Desfemmes a, b, A. De Chaumont a, B. Molimard a, M. Dusaud a, A. Houlgatte a, X. Durand a
a Service de chirurgie urologique, hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grâce, 74, boulevard du Port-Royal, 75005 Paris, France 
b 9e antenne chirurgicale aérotransportable, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectifs

La crise de colique néphrétique est une pathologie fréquemment rencontrée au cours des opérations extérieures (Opex) menées récemment par l’armée française et peut nécessiter un rapatriement sanitaire en métropole. Les soldats déployés dans les zones arides sont exposés à un risque accru de survenue de lithiases urinaires. Le but de notre étude est d’analyser les facteurs de risque, la fréquence et les modalités de prise en charge de la maladie lithiasique urinaire symptomatique chez les militaires français rapatriés pour colique néphrétique au cours de l’opération Serval.

Méthodes

Notre étude a porté sur les militaires français rapatriés du Mali pour colique néphrétique entre le 11 janvier et le 30 novembre 2013. Pour chaque patient, nous avons recensé : âge, sexe, date de déploiement, date de la crise, antécédents personnels et familiaux de lithiase urinaire, traitement médical initial, diagnostic et traitement au retour en France.

Résultats

Sur les 348 soldats rapatriés sanitaires en métropole durant cette période initiale de l’opération Serval, 41 l’ont été en raison d’une crise de colique néphrétique (11,7 %). Vingt-neuf pour cent des patients avaient un antécédent personnel de maladie lithiasique rénale symptomatique. Le temps moyen passé sur le territoire au moment de la crise était de 60jours (10–120jours). Quatre-vingt-quinze pour cent des patients étaient asymptomatiques à leur arrivée en France et 39 % des patients n’avaient pas de calcul retrouvé à la TDM. La taille moyenne des calculs retrouvés à l’imagerie était de 2,71mm (1–8mm). Une seule patiente (2 %) a nécessité un drainage par endoprothèse urétérale JJ.

Conclusion

Les militaires français participant à l’opération Serval sont exposés à de multiples facteurs favorisants la lithiase urinaire comme la déshydratation et les fortes températures. L’analyse de notre série révèle néanmoins que l’antécédent de maladie lithiasique rénal est le facteur favorisant principal et que le traitement médical a été efficace dans la quasi-totalité des cas de colique néphrétique. L’impact opérationnel lié à cette pathologie fréquente en zone sahélienne mérite une sensibilisation des praticiens de terrain au dépistage et à la prise en charge de cette pathologie en situation précaire et une réflexion des états-majors sur l’accès sur le théâtre d’opération à des moyens diagnostiques et thérapeutiques adaptés qui pourraient faciliter le retour à l’unité de combat.

Niveau de preuve

4.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Objectives

The renal colic crisis is a pathology frequently encountered in foreign operations recently conducted by the French army and often requires a medical repatriation in mainland France. Soldiers deployed in arid areas are at increased risk of developing urolithiasis. The purpose of our study is to analyze the risk factors, the frequency and the methods of management of symptomatic urinary stone disease for French military returnees for renal colic during Serval operation.

Methods

Our study focused on French soldiers repatriated from Mali for a renal colic care between January 11th and November 30th, 2013. For each patient, we recorded: age, sex, deployment date, crisis date, personal and family histories of urolithiasis, initial medical treatment, diagnosis and treatment to return to France.

Results

Three hundred and forty-eight soldiers were evacuated during Serval operation, among which 41 were due to the occurrence of renal colic crisis (11.7%). Twenty-nine percent of patients had a personal history of kidney stone disease symptomatically. The average residence time when the crisis appears is 60 days (10–120 days). Ninety-five percent of patients were asymptomatic at their arrival in France and 39% of patients had no stone found in CT scan. The average size of the stones found on the imaging was 2.71mm (1–8mm). One patient required drainage by JJ ureteral endoprothese in order to have a quick ureteroscopy for recovery of its capacity.

Conclusion

The French military sent to Serval operation are exposed to multiple contributing factors of urolithiasis as the dehydration and the strong temperature. The analysis of our series reveals that the history of renal stone disease is the main factor favoring and the medical treatment is effective in almost all renal colic cases. The operational impact associated with this common condition in the Sahel region deserves an awareness of field practitioners to the screening and management of this disease in a precarious situation and a reflection of the staffs concerning the access onto the operating theater to appropriate diagnostic and therapeutic means that could facilitate the return to the combat unit.

Level of evidence

4.

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Mots clés : Lithiase urinaire, Épidémiologie, Opération extérieure, Traitement

Keywords : Urinary calculi, Epidemiology, Foreign operation, Treatment


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