Le cancer du larynx chez la femme - 17/09/14
N. Djerad, A. Farhi, A. Daoudi, A. Saidia
Résumé |
But de la présentation |
Le cancer du larynx est le second plus fréquent cancer de la tête et du cou. C’est un cancer essentiellement masculin, l’atteinte de la femme est rare. Le but de ce travail est de présenter les résultats de l’analyse de 26 dossiers de femmes ayant présenté un cancer laryngé.
Matériel et méthodes |
Entre 1998 et 2013, 850 patients ont été pris en charge pour cancer du larynx dans notre service dont 26femmes ce qui correspond à 3 % des malades. Nous avons étudié, dans un premier temps, les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et histopathologiques de cette population puis nous avons essayé, dans un deuxième temps, de déterminer les facteurs de risque susceptibles d’avoir influencé la survenue du cancer laryngé chez ces femmes.
Résultats |
L’âge moyen des patientes était de 50ans, avec des extrêmes de 27 et 76ans et une médiane de 51ans. Trois femmes étaient actives sur le plan professionnel. L’âge des ménarches était en moyenne de 13ans, le nombre moyen d’enfants était de 4. Aucune notion de tabagisme ou de prise d’alcool n’a été retrouvée chez toutes les patientes. Le symptôme majeur était la dysphonie, présente chez 100 % des patientes au moment du diagnostic avec une durée moyenne d’évolution de 30 mois. Elle était associée dans 63,5 % des cas à une dysphagie, une dyspnée et une toux. L’endoscopie laryngée a révélé une tumeur bourgeonnante et hémorragique dans 45,5 % des cas. La tumeur occupait un étage dans 46,1 % des cas, 2 étages dans 34,7 % des cas et 3 étages dans 19,2 % des cas. 44 % des patientes étaient au stade III au moment du diagnostic L’étude histopathologique a montré un carcinome épileptoïde bien différencié dans 96 % des cas, dans un cas il s’agissait d’un carcinome neuroendocrine. L’analyse du statut HPV a retrouvé une P16 positive dans 12 % des cas. Le traitement chirurgical a consisté en une laryngectomie totale dans 76 % des cas et une crico hyoidoépiglottopexie dans 24 % des cas, associé à une chimiothérapie postopératoire dans 3,8 % des cas et à une radiothérapie postopératoire dans 11,5 % des cas. L’évolution était marquée dans 15,4 % cas par une récidive métastatique et dans 7,7 % des cas par une seconde localisation. Pour l’analyse des facteurs de risque, l’étude cas témoins a porté sur le rôle du tabagisme passif, le malmenage vocal et le reflux gastro oesophagien(RGO). Le OR était de2,26 (IC 95 %=0,81–1,23) Pour le tabagisme passif, OR de 5,00 (IC 95 %=1,40–17,80) pour le travail vocal chronique, OR de 0,42 (IC 95 %=0,10–1,45) pour le rôle du RGO.
Conclusion |
Dans notre série, il apparaît que le cancer du larynx chez la femme est rare. Le diagnostic est tardif. Le pronostic est réservé. Il reste cependant loin des facteurs de risque classiques tabac et alcool. Même si dans notre étude l’effort vocal chronique apparaît comme facteur de risque significatif pour la survenue de ce cancer, le rôle de l’HPV reste à définir. Le cancer du larynx chez la femme s’inscrit dans un cadre particulier actuellement toujours insuffisamment exploré. Une meilleure connaissance des facteurs de risque contribuerait certainement à améliorer le pronostic.
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Vol 131 - N° 4S
P. A92 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.