Évaluer la sensibilité de l’indice de masse musculaire mesuré sur coupe scannographique axiale en L3 dans le diagnostic de dénutrition. Comparer les résultats à ceux du Nutrition Risk Index (N.R.I.), utilisé comme référence de l’état nutritionnel, chez des patients atteint d’un premier cancer des voies aéro-digestives supérieures lors de leur prise en charge initiale.

45 patients ont été inclus entre le 01/01/14 et le 01/05/14. L’âge moyen des patients était de 63 ans pour un sex ratio de 0, 80 (4 hommes pour une femme). L’évaluation nutritionnelle a reposé sur le Nutrition Risk Index (1,519×Albumine+0,417×poids actuel/poids habituel×100) utilisé comme mesure de référence de l’état nutritionnel. Chaque patient a bénéficié d’un scanner abdominal dans le cadre du bilan d’extension. Après avoir identifié la coupe axiale passant par les apophyses de la 3ème vertèbre lombaire, un contourage manuel des surfaces musculaire en L3 (muscle psoas, grand droit, oblique externe et para vertébraux) a été réalisé, grâce au logiciel Slice-O-Matic. Cette valeur en cm2 a alors été rapportée à la taille2 du patient afin d’obtenir l’indice de masse musculaire en L3.

Sur ces 45 patients, le taux de patients dénutris d’après le N.R.I. était de 49 % (N.R.I moyen=95,97 (69,8–11,3)). Le seuil de dénutrition était de 97,5. Ce taux était de 62 % sur les données du scanner abdominal (indice moyen=47,7 (32,2–73,8)) en se référant aux valeurs seuils d’indice de masse musculaire en L3 validées dans la littérature (52,4 pour les hommes, 38,5 pour les femmes).

Les résultats de l’évaluation nutritionnelle sont variables selon l’outil utilisé. Le N.R.I., outil de référence, donne un taux de patients dénutris superposable à la littérature (environ 50 %). L’évaluation de l’indice de masse musculaire sur coupe scannographique en L3 donne un taux plus élevé, cependant tous les patients considérés dénutris selon le N.R.I. l’étaient aussi sur le scanner. Cet outil récent est facile d’utilisation. Le logiciel utilisé dans notre étude peut s’utiliser sur n’importe quel scanner, à condition de posséder les images au format DICOM. Le calcul de cet indice pourrait donc s’intégrer dans le bilan d’extension initial, dans le cadre d’un travail multidisciplinaire avec des radiologues et des oncologues.