Evaluer l’état nutritionnel de 45 patients, atteint d’un premier cancer des voies aéro-digestives supérieures, lors de leur prise en charge initiale.

L’évaluation nutritionnelle reposait sur l’examen clinique (Indice de Masse Corporelle, Circonférence Musculaire Brachiale et Short Physical Performance Battery (SPPB), l’impédancemetrie (indice de masse maigre selon la formule de Kyle et indice de masse musculaire selon la formule de Janssen), la biologie (albumine et pré-albumine), le scanner (indice de masse musculaire en L3) et le Nutrition Risk Index (N.R.I.) (1,519×Albumine+0,417×poids actuel/poids habituel×100) utilisés comme mesure de référence de l’état nutritionnel.

L’âge moyen des patients était de 63 ans pour un sex ratio de 0, 80 (4 hommes pour une femme). Le taux de patients dénutris d’après le N.R.I. était de 49 %. Ce taux était fortement variable selon l’outil de mesure utilisé. Il était de 62 % d’après l’indice de masse musculaire en L3 calculé sur le scanner abdominal, de 45 % d’après l’indice de masse musculaire calculé selon la formule de Janssen par impédancemetrie, de 37 % d’après l’albumine, de 26 % d’après la circonférence musculaire brachiale, de 23 % d’après le SPPB, de 19 % d’après l’indice de masse maigre calculé selon la formule de Kyle par impédancemetrie, et de seulement 14 % d’après la pré-albumine.

Il existe une grande variabilité dans l’évaluation nutritionnelle initiale, selon l’outil utilisé. Le N.R.I., outil de référence, donne un taux de patients dénutris superposable à la littérature (environ 50 %), au contraire des critères biologiques pris individuellement. Les mesures anthropométriques donnent aussi des valeurs bien plus faibles. Les valeurs recueillies par l’impédance varient selon la méthode de calcul. La formule décrite par Janssen donne un taux de patients dénutris comparable au N.R.I. L’évaluation de l’indice de masse musculaire sur coupe scannographique en L3 donne le taux le plus élevé.