Étude de la prévalence de l’HPV dans les carcinomes épidermoïdes des voies aérodigestives supérieures chez les patients VIH+ - 17/09/14
Résumé |
But de la présentation |
Le rôle carcinogène des HPV à haut risque est reconnu dans les carcinomes épidermoïdes (CE) du col utérin et dans certains carcinomes épidermoïdes des voies aéro-digestives supérieures (CEVADS) notamment oropharyngés. Chez les patients VIH, l’infection à HPV est plus fréquente et persiste plus longtemps dans la muqueuse favorisant la carcinogénèse. C’est pourquoi l’HPV pourrait jouer un rôle plus important dans la carcinogénèse des CEVADS chez les VIH+ que dans la population générale.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude mono-centrique rétrospective d’une cohorte de patients séropositifs pour le VIH ayant présenté un CEVADS entre janvier 2000 et février 2014. Pour chaque patient, les données caractérisant la tumeur et l’infection au VIH ont été notées. Les biopsies et/ou les pièces opératoires de ces patients ont été analysées : immunohistochimie p16, hybridation in situ, et PCR, à la recherche d’HPV à haut risque (HPV HR). L’objectif principal de l’étude était de comparer la prévalence de l’HPV HR des patients VIH à celle de la population générale.
Résultats |
Quarante-sept patients ont été inclus : 11 femmes/46 hommes, d’âge médian 50ans. Les localisations étaient oropharyngées (30 %), cavité orale (30 %), laryngées (21 %), hypopharyngées (13 %) ; il y avait un cas de double localisation, un cas d’adénopathie sans porte d’entrée et un cas de localisation à la fosse nasale. Les tumeurs étaient classées dans 12 % des cas T1, 36 % T2, 26 % T3, 24 % T4, et dans 48 % des cas N0, 21 % N1, 21 % N2, et 10 % N3. Onze patients (23 %) fumaient moins de 20 paquet-années, 17 (36 %) ne buvaient pas d’alcool. Le taux de CD4 moyen était de 443, le taux de CD8 de 901. Vingt-trois patients avaient une charge virale indétectable. Dix patients (21 %) avaient un antécédent de papillomatose de la sphére oro-laryngo-génito-anale, 6 (13 %) de néoplasie liée à l’HPV. La prévalence de l’HPV dans notre série est bien supérieure à la prévalence théorique calculée à 25,3 %.
Conclusion |
L’HPV joue probablement un rôle majeur dans le développement des CEVADS chez les patients infectés par le VIH. Sachant que l’immunité adaptative et le ratio CD4/CD8 jouent un rôle dans le pronostic favorable des CEVADS HPV+, peut-on les considérer comme cancers classant SIDA avec une indication à débuter une thérapie anti-rétrovirale ?
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Vol 131 - N° 4S
P. A35 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.