Analyse systématique de la déglutition après traitement du cancer de l’oropharynx - 17/09/14
Résumé |
But de la présentation |
Les traitements des cancers de l’oropharynx, chirurgicaux ou non chirurgicaux, sont parmi les plus pourvoyeurs de séquelles de déglutition, qui entraînent une altération de la qualité de vie des patients. L’objectif de notre étude était d’analyser de façon systématique la qualité de la déglutition à distance de la fin du traitement pour en évaluer l’incidence et rechercher les mécanismes étiologiques, les conséquences et l’impact sur la qualité de vie des troubles de la déglutition.
Matériel et méthodes |
Quarante-quatre patients, traités et contrôlés d’un carcinome épidermoïde de l’oropharynx depuis plus de 12 mois, ont bénéficié d’une évaluation exhaustive de la qualité de leur déglutition. Elle comprenait un interrogatoire et un examen clinique cervico-facial, une nasofibroscopie de déglutition, une vidéo-fluoroscopie et une évaluation de l’état nutritionnel. L’auto-évaluation de la qualité de vie était réalisée à l’aide des questionnaires de l’EORTC et SWAL-QOL. Des facteurs prédictifs de dysphagie et de fausses routes étaient recherchés parmi les caractéristiques du patient, l’histoire de la maladie, les modalités thérapeutiques et les paramètres évalués par les examens cliniques et para-cliniques. Une corrélation entre ces examens et les questionnaires d’auto-évaluation était également recherchée.
Résultats |
Soixante-huit pour cent des patients présentaient une dysphagie et 50 % des épisodes de fausses routes. Les mécanismes mis en évidence par la vidéo-fluoroscopie étaient : pour les patients traités par radiothérapie, une altération globale des fonctions des structures physiologiques des VADS avec des fausses routes pendant et après la déglutition ; pour les patients traités par radio-chimiothérapie, des atteintes plus fréquentes qu’après radiothérapie seule ; pour les patients traités par chirurgie, des atteintes liées à la technique chirurgicale (défaut de recul de la base de langue et laryngée, aggravée par des atteintes neurologiques fréquentes) avec pour conséquence des fausses routes après la déglutition. Les facteurs prédictifs de trouble de la déglutition étaient l’âge (p<0,05), la limitation de protraction linguale (p=0,02), la xérostomie (p=0,02). Les résultats des examens étaient corrélés aux auto-évaluations de qualité de vie : la présence d’une dysphagie ou de fausses routes était corrélée à des items généraux et spécifiques du questionnaire de l’EORTC ; la présence d’une dénutrition était corrélée aux scores du questionnaire SWAL-QOL.
Conclusion |
Les troubles de la déglutition à distance du traitement d’un cancer de l’oropharynx sont fréquents. La radiothérapie entraîne une atteinte diffuse des fonctions des structures des VADS. La chirurgie entraîne majoritairement des atteintes liées à la technique. L’impact sur la qualité de vie est important et corrélé aux examens objectifs.
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Vol 131 - N° 4S
P. A26 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.