Estimation du DFG et adaptation posologique : la formule de Cockcroft-Gault et l’équation CKD-EPI désindexée sont-elles interchangeables ? - 17/09/14
Résumé |
Introduction |
Les recommandations K/DIGO suggèrent l’utilisation de l’équation CKD-EPI désindexée (CKD-EPI) pour ajuster les posologies des médicaments à élimination rénale alors que les instances françaises recommandent d’utiliser la formule de Cockcroft-Gault (C-G). Nous avons :
– comparé les facteurs influençant ces 2 estimateurs ;
– étudié si leur utilisation en pratique clinique conduisait à des recommandations similaires d’adaptation du dabigatran (demi-dose si DFG<30mL/min, contre-indication si DFG<15mL/min).
Patients et méthodes |
Nous avons modélisé l’estimation du DFG à partir de 1500 simulations d’âge (entre 50 et 90ans), de poids (entre 50 et 125kg), de taille (entre 140 et 190cm), de sexe et de créatinine sérique (entre 0,5 et 3mg/dL). Les conséquences de l’utilisation de l’un ou l’autre de ces estimateurs pour l’adaptation du dabigatran ont été analysées à partir de 9535 dosages des créatinines sériques réalisés consécutivement dans un laboratoire de ville (n=8840) ou hospitalier (n=695).
Résultats |
L’âge, le poids et la créatinine sont indépendamment le plus fortement associés à une divergence d’estimation entre le C-G et CKD-EPI. Le biais négatif de C-G par rapport au CKD-EPIest maximum pour un âge>80ans et un poids<60kg, et ce d’autant plus que la créatinine est basse. À âge élevé et poids bas constants, la divergence d’estimation entre C-G et CKD-EPIdiminue avec l’augmentation de la créatinine. Sur les 9535 dosages de créatinémies analysés, C-G aurait conduit à une diminution des doses de dabigatran dans 12 % des cas contre 18 % pour CKD-EPI (p<0,05) et à une contre-indication dans 7 % et 6 % des cas respectivement (NS).
Discussion et conclusion |
Globalement, C-G et CKD-EPIaboutissent à des recommandations thérapeutiques similaires. Pour certains profils de patients, ces 2 estimateurs pourraient toutefois fréquemment conduire à des recommandations contradictoires, particulièrement en milieu gériatrique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 10 - N° 5
P. 399 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?