L’endocardite infectieuse (EI) est secondaire à la prolifération d’un agent infectieux au niveau de l’endocarde valvulaire au décours d’une bactériémie. L’atteinte rénale est polymorphe mais la glomérulonéphrite (GN) proliférative endocapillaire focale est la plus fréquente.

C’est une étude rétrospective portant sur 27 patients suivis pour EI avec atteinte rénale colligés de 1970 à 2013. Nous avons étudié chez ces patients leurs caractéristiques cliniques, biologiques et évolutives.

Il s’agit de 11 femmes et 16 hommes ayant un âge moyen de 35,6ans (extrêmes : 12–61). L’EI est sur valvulopathie rhumatismale dans 85 % des cas. Quatorze patients ont une HTA. On note une hématurie chez tous les patients, un syndrome néphrotique chez 11 patients. Vingt-quatre ont une insuffisance rénale (IR) avec une créatinine moyenne de 384,22μmol/L (76–1805). Les signes extrarénaux : une fièvre dans 14 cas, une hépatosplénomégalie dans 11 cas, des signes cutanés dans 9 cas et des arthralgies dans 10 cas. Au bilan immunologique : consommation du complément dans 18 cas, un facteur rhumatoïde positif dans 9 cas et une cryoglobulinémie dans 5 cas. Les lésions rénales correspondent à une GN extracapillaire focale ou diffuse dans 11 cas, une GN endo- et extracapillaire dans 4 cas, une GN endocapillaire pure dans 3 cas, une GN membranoproliférative type double contour dans 7 cas et une GN segmentaire et focale dans 2 cas. Le traitement était basé sur une antibiothérapie adaptée chez tous les patients, associé à un remplacement valvulaire chez 7 patients. L’évolution était favorable dans 14 cas, 15 patients ont nécessité le recours à l’hémodialyse chronique et 5 sont décédés.

L’atteinte rénale est une complication classique des EI qui reste sous-estimée, sa recherche doit être systématique. La PBR est d’une importance essentielle en termes de diagnostic et de pronostic. Une antibiothérapie adaptée permet la guérison cependant l’installation d’une IR est souvent imputé au retard diagnostique.