Étude de la néphrotoxicité de l’ifosfamide chez l’adulte - 17/09/14
Résumé |
Introduction |
L’ifosfamide (IFO) est une molécule anti-néoplasique de la famille des agents alkylants principalement utilisé dans le traitement des sarcomes. Ses atteintes rénales sont assez bien documentées chez l’enfant, mais restent méconnues chez l’adulte. L’objectif de cette étude était de décrire les manifestations néphrotoxiques cliniques et histologiques de l’IFO dans cette population.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude observationnelle, rétrospective et multicentrique réalisée dans 4 services de néphrologie. Nous avons inclus tous les patients adultes présentant une insuffisance rénale (DFGe<60mL/min/1,73m2) et/ou une dysfonction tubulaire après un traitement par IFO.
Résultats |
Les 15 patients (7 hommes et 8 femmes) de cette étude avaient un âge moyen au diagnostic de 54ans (18–75). Quatre-vingt-treize pour cent recevaient l’IFO pour un sarcome. La dose cumulée moyenne d’IFO était de 18,40g/m2 (5,10–45,00). Dix patients étaient aussi traités par cisplatine. La présentation rénale était : une insuffisance rénale aiguë (IRA) survenant dans le mois suivant l’administration d’IFO (n=6), une insuffisance rénale chronique diagnostiquée entre le 6ème et le 24ème mois (n=6), et/ou une tubulopathie proximale (n=6). Les biopsies rénales (n=5) montraient en microscopie optique un aspect compatible avec une cytopathie mitochondriale (n=4) et/ou une inflammation interstitielle avec une fibrose interstitielle/atrophie tubulaire (n=2). Après un suivi moyen de 16mois, 3 patients ont progressé vers l’IRC terminale. Le DFGe moyen lors du dernier recueil était de 29mL/min/1,73m2. Un patient avec une IRA a récupéré spontanément sa fonction rénale. Les corticostéroïdes (n=2) n’ont pas limité l’évolution de l’IRC.
Discussion et conclusion |
Chez les adultes, la néphrotoxicité de l’IFO est secondaire à une atteinte tubulo-interstitielle pouvant se révéler par une IRA ou une IRC, et/ou une tubulopathie proximale. L’absence de traitement curatif justifie une évaluation néphrologique rigoureuse avant l’administration d’IFO et un suivi prolongé des patients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 10 - N° 5
P. 362-363 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?