L’erreur d’estimation du poids sec chez les hémodialysés chroniques affecte leur morbi-mortalité. L’objectif de notre étude est de comparer les résultats de l’estimation « subjective » du poids sec par la clinique avec les résultats de l’échographie pulmonaire, de l’impédancemétrie, de l’échographie de la veine cave inférieure et du dosage du BNP, ainsi que de déterminer les facteurs de risque d’erreur d’estimation clinique du poids sec.

Il s’agit d’une étude transversale menée dans le centre d’hémodialyse du CHU Hassan II de Fès. L’estimation de l’état hydrique des patients a été évaluée avant et 30minutes après la séance d’hémodialyse par les quatre méthodes sus-citées. Nous avons comparé le poids cible objectif déterminé par ces méthodes et le poids cible subjectif. L’écart entre les deux poids était significatif lorsqu’il était supérieur à 1 kg.

les valeurs mesurées par les différentes techniques utilisées baissent significativement après la séance d’hémodialyse (p<0,001). Aux deux temps étudiés, nous avons objectivé une corrélation significative entre les résultats de l’impédancemétrie, de l’échographie pulmonaire, de l’index de la VCI maximal et minimal ainsi que de sa collabsibilité. Cependant, aucune corrélation n’a été retrouvée entre le taux de BNP et les autres méthodes. Un écart significatif entre les résultats apportés par les techniques étudiées et les résultats de l’évaluation clinique a été retrouvé chez 84,4 % des patients. Parmi tous les facteurs de risque étudiés (comorbidités, paramètres de dialyse…), seul l’âge était significativement lié à cet écart (p<0,04).

Cette étude est parmi les rares études ayant utilisé l’échographie pulmonaire pour évaluer l’état d’hydratation des hémodialysés chroniques permettant de montrer une bonne corrélation avec les autres méthodes. L’existence d’un écart entre le poids cible subjectif et objectif suggère l’incessante nécessité d’un couplage entre les différentes techniques évaluées selon une stratégie adaptée aux particularités de chaque patient.