Calciphylaxie guérie par greffe de peau ou… ulcère de Martorell ? - 17/09/14
Résumé |
Introduction |
La calciphylaxie (cx) est une pathologie obstructive des petits vaisseaux de la graisse et de la peau de pronostic sombre avec un fort taux de mortalité par sepsis. Nous rapportons une observation inhabituelle chez une patiente hémodialysée de guérison par autogreffe de peau d’ulcérations nécrotiques hyperalgiques des membres inférieurs évocatrices initialement de cx.
Patients et méthodes |
La patiente est âgée de 77 ans, hypertendue chronique depuis plus de 20 ans et en hémodialyse depuis 2009. Ses antécédents sont un triple pontage coronarien en 2009, un pontage fémoral droit en 2012, une hypercholestérolémie, une hyperparathyroïdie secondaire. En 2010, celle-ci a présenté des ulcères de la jambe gauche avec un diagnostic histologique de cx dont l’évolution était favorable sous thiosulfate de sodium (TS) et dialyse intensive. En 2012, ré-apparaissent des ulcérations nécrotiques hyperalgiques au niveau de la jambe droite. Le diagnostic de récidive de cx est évoqué et elle est mise sous TS et dialyse journalière. Malgré ce traitement, les lésions s’étendent, et de nouvelles lésions apparaissent sous forme de plaques noires nécrotiques hyperalgiques s’ulcérant secondairement. Parallèlement, une thrombose veineuse des veines soléaires est diagnostiquée. Le diagnostic d’angiodermite nécrotique (AN) ou ulcère de Martorell est évoqué. La biopsie cutanée révèle de nombreuses thromboses capillaires dermiques superficielles mais ne permet pas de trancher entre ces deux étiologies. Le TS mal supporté est arrêté. Des autogreffes de peau en pastille sont alors réalisées permettant une régression des douleurs en quelques jours et une cicatrisation des lésions en 3–4 mois.
Discussion et conclusion |
L’AN est une microangiopathie non inflammatoire liée à une athérosclérose diffuse des vaisseaux du derme provoquant des zones de nécroses très douloureuses et dont l’évolution est souvent lente et favorable même en l’absence de traitement. Dans cette observation, l’évolution plaide pour le diagnostic d’AN cependant compte tenu du terrain, il n’est pas possible d’éliminer une cx. Le traitement par greffe de peau en pastille devrait être envisagé dans les formes de cx distales superficielles nécrosantes et hyperalgiques.
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Vol 10 - N° 5
P. 325-326 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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