Pertes protidiques en dialyse péritonéale : pourquoi les quantifier ? - 17/09/14
Résumé |
Introduction |
La dialyse péritonéale est une technique de dialyse réputée pour engendrer des pertes protidiques (PP) importantes et se trouve ainsi très souvent contre-indiquée en cas de dénutrition. Nous nous sommes intéressés à la valeur quantitative et qualitative de ces PP.
Patients et méthodes |
Une étude prospective a été menée chez 22 patients prévalents en DP (54,5 % DPA). Le dialysat effluent des 24heures a été recueilli pour dosage : protides totaux selon 2 méthodes colorimétriques (Biuret [B] et Rouge de Pyrogallol [RP]) et albumine (Alb) (néphélémétrie). Une électrophorèse des protides du dialysat (EPD) et un dosage de la ß2m ont été faits chez 4 de ces 22 patients. Plusieurs paramètres cliniques et biologiques ont été relevés à la recherche de facteurs corrélés aux pertes protidiques.
Résultats |
Les PP sont quantifiées à 0,82±0,54g/L (RP). Le volume de dialysat effluent est de 9,6±3,9L soit une PP quotidienne moyenne de 6,86±3g. Avec la méthode B les PP sont estimées à 21,9g/jour. L’Alb représente 62,9 % des PP, soit une perte moyenne de 4,2±1,9g/jour. L’EPD montre un tracé similaire à celui du plasma, suggérant que le dialysat n’est qu’un ultrafiltrat du plasma. Le transfert de masse de la ß2m n’est que de 189 mg par semaine soit environ 4 fois moins important qu’en hémodiafiltration. Les PP sont corrélées positivement à : la fonction rénale résiduelle (p=0,02), la CRP (p=NS), négativement à l’Alb (p=0,04).
Discussion et conclusion |
En DP, une PP quotidienne de 7g semble inévitable et doit être respectée. Dans la littérature, il a été montré que des PP supérieures sont associées à une dysfonction endothéliale et à un état inflammatoire chronique avec augmentation de la morbi-motalité cardiovasculaire. La méthode B est inadaptée pour quantifier les PP, le seuil de détection étant de 2g/L (surestimation des PP). Il est important de vérifier que les PP sont compensées par des apports suffisants de façon à mettre en place un support nutritionnel adapté et à modifier la stratégie de DP. Il convient d’être vigilant chez le patient anurique en raison de la faible extraction de ß2m en DP.
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Vol 10 - N° 5
P. 302 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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