La dialyse péritonéale (DP) est une méthode d’épuration extra-rénale qui offre plusieurs avantages chez les jeunes. Le but de cette étude est de rapporter notre expérience de DP chez des patients jeunes et soulever l’intérêt et les avantages de cette technique dans cette catégorie de patients.

Il s’agit d’une étude rétrospective incluant 144 patients en insuffisance rénale chronique, terminale et traités par DP pendant au moins 3 mois à notre unité. Ils sont âgés de moins de 40 ans au démarrage de la DP et recrutés entre 2003 et 2013.

Parmi nos patients, les hommes représentent 56,3 % et les femmes 43,8 % avec un sex-ratio de 1,28 (H/F). L’âge moyen au démarrage de la DP était 29,27 (±6,23) ans avec des extrêmes allant de 15 à 40 ans. La néphropathie glomérulaire chronique était notée chez 39 % des patients suivis par l’atteinte tubulo-interstitielle dans 21,1 % des cas. La majorité de nos patients était en DPA. Sur le plan social, 45,1 % des patients ont continué à travailler au cours de la DP et 9,7 % ont poursuivi leurs études. Plus de la moitié des patients (35,4 %) étaient mariés et 5,6 % ont réussi à avoir des enfants au cours de la DP. La transplantation rénale était réalisée chez 35,4 % des patients après un délai moyen de 29,26 (±24,97) mois. Le switch en hémodialyse a été noté chez 27,8 % des patients, après un délai moyen de 33,36 (±23,74) mois, la principale cause était les péritonites (38,2 %). La médiane de la diurèse était de 300 ml/jour. L’indice de masse corporelle était normal chez 39,6 %, la clearance de la créatinine à 61,3 (±30,7)L/semaine/1,73m², le KT/V à 2 (±0,6)/semaine, l’albuminémie moyenne à 30 (±5,2) g/L. L’évolution était fatale chez 9,7 % des patients. Les causes principales de décès étaient les complications infectieuses.

La DP s’est aujourd’hui imposée comme un traitement de première intention de l’insuffisance rénale chronique chez le sujet jeune, actif, lui assurant une grande autonomie. Elle n’est plus réservée aux patients âgés, peu autonomes et porteurs d’importantes complications d’ordre cardiovasculaire rendant l’hémodialyse trop aléatoire.