L’objectif principal de ce travail était d’évaluer l’association entre le centre de traitement de l’IRC et l’inscription préemptive sur la liste d’attente pour une première greffe rénale cadavérique.

Ont été inclus 1529 patients majeurs suivis dans 49 centres de la ZIPR Nord-Ouest enregistrés dans la base Cristal entre le 01/01/2008 et le 31/12/2012 pour une première transplantation rénale à donneur décédé. Nous avons utilisé un modèle de régression logistique traditionnel pour l’analyse bivariée, puis un modèle mixte de régression logistique avec le centre de traitement de l’IRC comme variable à effet aléatoire.

Parmi les 1529 patients enregistrés sur liste d’attente, 407 étaient inscrits de façon préemptive. En analyse bivariée, les antécédents cardiovasculaires, l’indice de précarité sociale et le centre d’inscription étaient associés à l’inscription préemptive. Le modèle mixte non ajusté retrouvait un lien significatif entre le centre de traitement de l’IRC et l’inscription préemptive. En analyse multivariée, les antécédents cardiovasculaires (OR=0,56, p<0,001), la précarité sociale (OR=0,74, p<0,05) et les caractéristiques du centre de traitement (Type de structure de soins : CHU=Référence, Hôpital Général OR=0,48, Centre privé OR=0,39, p<0,05 ; Centre d’inscription : p<0,05) étaient associés à l’inscription préemptive. L’effet centre était influencé par les caractéristiques des centres mais pas par celles des patients.

Notre étude montre qu’il existe une association entre le centre de suivi, le centre d’inscription et le niveau de précarité avec l’inscription préemptive, en partie expliquée par des différences de pratiques de soins. Ces résultats peuvent faire envisager la mise en place d’actions de santé publique visant à faciliter l’accès à l’inscription préemptive, en particulier au niveau des populations les plus défavorisées.